Article min de lecture

Santé mentale au travail : l’IA passe en mode prévention

Et si l’intelligence artificielle (IA) devenait le nouvel allié du bien-être au travail ? Des solutions concrètes émergent pour mieux prévenir les fragilités et soutenir les équipes.

Publié le  13/10/2025

Fatigue mentale, charge émotionnelle, perte de sens : en 2025, près d’un salarié sur deux présente un niveau de détresse psychologique modéré ou élevé, selon un sondage OpinionWay réalisé pour le cabinet Empreinte Humaine. Cet indicateur ponctuel de mal-être rappelle une réalité de plus en plus présente dans les entreprises, sans pour autant traduire une généralisation de la souffrance, car dans le même temps, 84 % des salariés déclarent évaluer leur santé mentale comme bonne sur la durée. Autrement dit, la santé mentale au travail reste donc globalement perçue positivement, mais les signaux d’alerte imposent d’agir. 

Repérer les fragilités avant qu’elles ne deviennent des urgences

Les nouvelles solutions d’IA en entreprise permettent de mieux détecter les fragilités, en analysant, par exemple, l’évolution des rythmes de travail, les réponses à des enquêtes internes, ou encore la récurrence de certains mots dans les échanges numériques. Loin de remplacer les professionnels des ressources humaines (RH) ou les psychologues, ces outils s’inscrivent en appui d’une démarche préventive, fondée sur l’anticipation. 

Comme l’explique Forbes : « Certaines entreprises réussissent à utiliser l’IA pour identifier des schémas culturels ou détecter des environnements toxiques, offrant ainsi aux responsables RH un aperçu inédit. » 

L’IA peut renforcer les valeurs de bienveillance et de vigilance partagée. 


Des outils performants… à condition d’être encadrés

Attention toutefois à ne pas tout attendre de l’IA. Comme le souligne Forbes : « D’après un récent rapport d’Edelman, seulement 50 % des employés font confiance à leur employeur pour utiliser l’IA dans leur intérêt. Cette confiance devient encore plus fragile lorsqu’il s’agit de la santé mentale au travail. » Utilisée seule, elle peut même être source d’incompréhension, voire de défiance. 

Ce qui fait la différence, c’est le cadre dans lequel elle s’inscrit. Les entreprises qui réussissent à intégrer ces technologies avec succès sont celles qui jouent la carte de la transparence : explication claire des objectifs, anonymisation des données, règles d’utilisation partagées avec les collaborateurs. 

Instaurer une prévention durable, soutenue par la technologie

Selon l’étude OpinionWay, 87 % des responsables et directeurs des ressources humaines déclarent être davantage en réaction qu’en prévention en matière de santé mentale au travail. L’IA peut justement inverser cette tendance, en fournissant des indicateurs utiles pour agir plus tôt, plus finement, plus durablement. 

Mais le véritable levier se trouve dans l’environnement managérial. Là où les équipes se sentent écoutées, valorisées et en sécurité psychologique, les effets sur la santé mentale sont nets : moins de détresse, plus d’engagement, plus d’initiatives. L’IA ne change pas la culture d’une organisation, mais elle peut en renforcer les valeurs de bienveillance et de vigilance partagée. 

Ce qu’il faut retenir :

  • Près d’un salarié sur deux se sent ponctuellement en situation de détresse psychologique modérée ou élevée (OpinionWay, 2025)  ;
  • En parallèle, 84 % s’estiment en bonne santé mentale sur la durée : une réalité contrastée à prendre en compte malgré des épisodes de stress ; 
  • L’IA permet de repérer plus tôt les fragilités et d’accompagner les managers dans leur rôle de prévention  ; 
  • Pour être efficace, elle doit s’inscrire dans une stratégie humaine, éthique et transparente. 

Plus d'actualités

Article

Les Chatons d’or 2025 : un tremplin pour [...]

Ouvert aux 20-30 ans, le festival des Chatons d’or révèle la nouvelle génération créative. Entre concours, mentoring et réseau professionnel, il accompagne vers l’emploi dans les industries culturelles et créatives, à l’heure où l’IA bouleverse le secteur.

Opinions

Marie Blaise, fondatrice de l’école Gustave : [...]

Les métiers de plombier, chauffagiste, électricien ou couvreur sont particulièrement en tension sur le territoire. L’école Gustave entend y remédier en proposant aux demandeurs d’emploi des formations adaptées aux besoins du marché du travail. Interview.

Article

« L’industrie du médicament n’est pas réservée aux [...]

La Semaine des métiers de l’industrie pharmaceutique se tiendra du 6 au 11 octobre 2025. Interview d’Arnaud Chouteau, directeur Emploi et Formation au Leem (Les entreprises du médicament), et de Michel Swieton, directeur régional de France Travail Auvergne-Rhône-Alpes, qui dressent pour nous l’état des lieux du secteur.