
Compétences transversales : comment favoriser la mobilité entre métiers
Identifier les compétences permettant d’envisager des mobilités d’un métier à un autre et favoriser ainsi l’employabilité des demandeurs d’emploi, en particulier les moins diplômés : telles sont les perspectives ouvertes par cette nouvelle étude menée par Pôle emploi en partenariat avec France Stratégie.
Publié le 22/02/2018
Ils étaient consultant, chercheur, ouvrier et ont changé de métier. Depuis trente ans, ces réorientations sont devenues de plus en plus courantes. L’enjeu désormais pour les acteurs de l’emploi est d’en faciliter la mise en œuvre et de faire en sorte qu’elles s’inscrivent dans des trajectoires professionnelles ascendantes.
La première difficulté à laquelle se heurtent les candidats à ce type de mobilité est de trouver le point d’entrée qui, de leur métier d’origine, leur permettra de se projeter dans un autre. Bien souvent, quand des passerelles existent, elles leur échappent, comme elles échappent à de nombreux employeurs. D’où l’intérêt d’identifier pour chaque métier un noyau de compétences permettant de mettre en évidence des proximités entre les métiers et ainsi faciliter les transitions professionnelles.
L’un des apports de cette étude est d’éclairer sous un nouveau jour ces compétences dites transversales, que son auteur, Frédéric Lainé, définit comme « des compétences génériques mobilisables dans diverses situations de travail ».
Des compétences plus ou moins présentes dans chaque métier
Le point commun du coiffeur, de l’aide-soignant et de l’enseignant ? Ils ont dû, dans des contextes différents, développer les compétences relationnelles que requiert le contact avec un public. Chacun partage avec les deux autres une « situation de travail » qui les rapproche et qui définit pour partie les conditions d’exercice de leur métier.
Le travail en équipe, fréquent chez les salariés des travaux publics et de l’hôtellerie-restauration est une autre de ces situations de travail que partagent ceux qui exercent ces professions. Le fait de travailler sous tension, que l’on trouve notamment dans les métiers de la santé et ceux de la sécurité, encore une autre. L’étude en identifie seize, auxquelles sont associées des compétences transversales plus ou moins présentes dans chaque métier.
Les métiers ont été classés de façon à ce que, pour chacun d’entre eux, leurs conditions d’exercice puissent être évaluées à l’aune de ces compétences qui ne sont pas le monopole d’un métier. Des possibilités de transposition de ces compétences d’un métier à un autre peuvent ainsi être envisagées. La dextérité manuelle que partagent les ouvriers de l’habillement, de l’électricité-électronique et d’autres industries, en est un bon exemple.
Une chance pour les candidats les moins diplômés
L’étude conclut que sur les seize situations de travail identifiées, onze contribuent à augmenter significativement les probabilités de transition entre métiers, la plus déterminante étant le type d’organisation du travail (autonome, de type taylorien, régulé par des objectifs, etc.).
La proximité des situations de travail ne suffit cependant pas à expliquer l’ensemble des mobilités inter-métiers. L’existence de compétences spécifiques à un domaine professionnel, les choix de gestion des employeurs, ou encore la taille des entreprises, offrant ou non des possibilités de mobilité, peuvent jouer un rôle au moins aussi important. Des « effets frontières » peuvent également freiner les mobilités : frontières territoriales, lorsque la mobilité professionnelle implique également une mobilité géographique, mais également frontières de genre, dans le cas des métiers essentiellement occupés par des hommes, ou essentiellement occupés par des femmes.
Cette approche des métiers par les compétences transversales, à laquelle cette étude apporte des éléments de compréhension nouveaux, peut contribuer à terme à la sécurisation des parcours professionnels. L’élaboration d’un référentiel commun de compétences, sur lequel Pôle emploi a travaillé, et son appropriation par les acteurs du marché du travail, ouvre également le champ des recrutements. Une excellente nouvelle pour les candidats les moins diplômés, qui vont voir ainsi leur employabilité renforcée grâce à ces compétences identifiées et reconnues par tous.
+ d’informations : Mobilité entre les métiers et situations de travail transversales
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