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« Savoir déléguer à l’intelligence artificielle est une compétence en soi »

La Wild Code School forme aux métiers du numérique des étudiants, des personnes en reconversion ou en recherche d’emploi. L’ambition : leur transmettre les compétences que les entreprises recherchent activement. Soft skills, IA, tendances du secteur… Le point avec OLIVIER FÉCHEROLLE, aux commandes de l’établissement.

Publié le  10/02/2025

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La Wild Code School se donne pour mission de rendre les métiers du numérique accessibles à tous. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Olivier Fécherolle : La Wild Code School repose sur une pédagogie inversée consistant à privilégier la pratique plutôt que la théorie. Cette méthode nous permet de former nos apprenants à différents métiers de la tech dans un temps relativement court, qu’ils soient étudiants, en reconversion ou chômeurs de longue durée.

Ainsi, alors même qu’ils n’ont pas de connaissances spécifiques en informatique, nous leur donnons les moyens, après cinq mois passés sur les bancs de notre école, de décrocher un titre reconnu par l’État et d’être pleinement opérationnels.

Les employeurs recherchent des candidats à l’aise avec la technologie, y compris pour des fonctions n’ayant a priori pas de lien direct avec le numérique.


Selon vous, quels sont les métiers de la tech recherchés par les entreprises ?

O.F. : La tech regroupe quatre grandes familles : le développement web, la data et l’intelligence artificielle (IA), les systèmes et réseaux informatiques et, enfin, le design centré sur l’expérience utilisateur (UX). Au sein de ces familles, de nombreux métiers ont le vent en poupe – à l’instar du développeur Full Stack, du développeur JavaScript et du Data Analyst – et sont ouverts à des profils variés ayant une appétence pour l’informatique.

Notons également que désormais, la data s’invite dans la plupart des secteurs d’activité. Résultat, les employeurs recherchent des candidats à l’aise avec la technologie, y compris pour des fonctions n’ayant a priori pas de lien direct avec le numérique.

De quelle manière l’IA et les IA génératives impactent-elles le marché de l’emploi ?

O.F. : L’IA et les IA génératives augmentent les capacités des talents et leur employabilité. En effet, au-delà des débats et prédictions en tout genre, une chose est sûre : ces technologies permettant de gagner en efficacité, en productivité et en autonomie, les professionnels du numérique ont intérêt à s’en servir. À titre d’exemple, un développeur web capable de les utiliser pourra fournir un travail de qualité en moins de temps et en étant plus performant qu’un développeur qui ne les utilise pas.

C’est pourquoi les IA et les IA génératives figurent au programme de l’ensemble de nos parcours de formation. En outre, nous avons imaginé un cursus réservé aux fonctions « hors tech » – journalistes, contrôleurs de gestion, comptables… –, afin de les aider à se saisir de cette rupture technologique.

Le cliché du technicien informatique qui travaille seul dans son coin est révolu.


Ces technologies vont-elles transformer les métiers et les compétences numériques existants ? Ou créer de nouvelles opportunités ?

O.F. : À mon sens, il faut voir l’IA et les IA génératives comme des assistants à qui l’on peut confier des tâches récurrentes, chronophages, qui ne requièrent pas une grande intelligence humaine. En déléguant une partie de leur travail à une machine, les talents ouvrent leurs perspectives, ils sont à même d’apprendre de nouvelles choses. Le fait de savoir déléguer à l’intelligence artificielle est une compétence en soi, qui deviendra clé pour les employeurs dans les années à venir.

La digitalisation de l’entreprise place les soft skills parmi les compétences prioritaires des recruteurs. Cette tendance s’applique-t-elle aussi dans le numérique ?

O.F. : Absolument ! Le cliché du technicien informatique qui travaille seul dans son coin est révolu. Au quotidien, les professionnels de la tech collaborent avec de multiples interlocuteurs. Et ils conçoivent des technologies et des applications qui ont un véritable impact sur le business des entreprises.

Le travail en équipe, la communication, l’écoute active, la résolution de problèmes et la prise de parole en public font partie des soft skills qu’ils doivent maîtriser.

Il y a un écart colossal entre les besoins grandissants des entreprises en matière de savoir-faire et les profils qualifiés disponibles sur le marché.


Quel profil faut-il avoir aujourd’hui pour travailler dans ce secteur ?

O.F. : On peut venir de tous horizons et faire de la tech. La raison ? Il y a un écart colossal entre les besoins grandissants des entreprises en matière de savoir-faire et les profils qualifiés disponibles sur le marché. C’est en particulier le cas dans la cybersécurité, un domaine devenu incontournable mais qui manque cruellement de talents.

Les employeurs sont donc avant tout en quête de candidats formés et prêts à l’emploi, peu importe leur niveau d’études ou leur parcours d’origine.

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