Les mad skills : lire entre les lignes d’un profil atypique

Souvent acquises en dehors du cadre professionnel, les mad skills ou aptitudes atypiques peuvent sembler sans rapport avec ce qui est attendu d’un futur collaborateur dans ses missions. Cependant, elles ont une réelle valeur pour les entreprises. Pratique sportive de haut niveau, engagement associatif, activité artistique, voyage hors norme, reconversion radicale… Elles figurent en marge sur un C.V. classique, mais disent beaucoup de la personnalité et de la capacité d’adaptation d’un candidat. 

Pourquoi les mad skills sont-elles précieuses en entreprise ?

En décryptant ce type d’expérience de vie, un recruteur peut mettre à jour certaines qualités : discipline, créativité, résistance à la pression, goût du collectif… Autrement dit, les mad skills sont de précieux alliés. Elles révèlent des profils capables de : 

• Trouver des solutions nouvelles quand les moyens à disposition montrent leurs limites ; 
• Garder leur sang-froid dans des situations sensibles ; 
• Inventer de nouvelles façons de collaborer ; 
• Apprendre rapidement de leurs échecs. 

Ces talents enrichissent les équipes grâce à la diversité de parcours et de points de vue. Et cette diversité est souvent le carburant de l’innovation. 

Comment repérer les mad skills en entretien ?

Identifier une mad skill n’est pas toujours évident. Elles ne se trouvent ni dans les diplômes ni dans les intitulés de postes. Elles apparaissent à condition de poser les bonnes questions. 

• Parler des passions et engagements personnels : sport, bénévolat, art, voyages… Ces expériences racontent une histoire et une façon de fonctionner. 
• Explorer les moments difficiles : comment un échec a été vécu, les leçons tirées. Derrière ces récits se dessinent la capacité d’adaptation, la facilité à rebondir ou encore la résilience. 
• Écouter la manière de raconter : l’énergie, l’originalité, la prise de recul dans le récit sont déjà des signaux. 
• Tester par la pratique : un jeu de rôle, une mise en situation permettent de faire ressortir des aptitudes insoupçonnées. C’est notamment ce que France Travail met en place en proposant la méthode de recrutement par simulation (MRS) pour accompagner les entreprises. 

Un changement de regard à encourager

Miser sur les mad skills, ce n’est pas mettre de côté les compétences techniques ou comportementales, mais ajouter une dimension humaine et singulière au recrutement. Un collaborateur n’est pas seulement un diplôme ni une succession d’expériences. C’est aussi un ensemble de passions, de détours, de prises de risques qui forgent sa manière d’aborder le travail. 

En intégrant ces dimensions atypiques dans le recrutement, les entreprises font un pari : celui d’équipes plus créatives, plus solides face aux imprévus et capables de surprendre. Un pari qui, dans certains secteurs comme le numérique, la communication, la création artistique ou pour certains métiers en tension, peut s’avérer gagnant.