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Le career catfishing ou quand les recruteurs se font ghoster
Certaines recrues disparaissent avant même d’avoir pris leur poste. C’est ce que l’on appelle le career catfishing. Et si cela était en train de devenir le nouveau défi du recrutement ? Décryptage.
Publié le 25/06/2025
Un candidat qui avait tout de la perle rare. Des entretiens à la promesse d'embauche, tout s’était parfaitement déroulé. Le poste de travail était prêt à l’accueillir, mais voilà… le jour J, personne. Le ou la candidate a disparu des radars. Ce scénario, de plus en plus fréquent, porte un nom. C’est le career catfishing.
Le mot « catfishing » est utilisé en cybersécurité. Il désigne la création intentionnelle d’une fausse identité numérique par un individu malveillant, généralement dans le but de manipuler ou d’escroquer autrui. Le career catfishing, quant à lui, pointe le comportement de certains candidats qui acceptent une offre d’emploi, mais ne donnent plus signe de vie juste avant ou après leur prise de poste. En d’autres termes, le ghosting appliqué au monde du travail.
Une tendance révélatrice des tensions sur le marché de l’emploi
Loin d’être marginal, ce phénomène inquiète de plus en plus les recruteurs. En effet, 34 % des membres de la génération Z avouent avoir déjà career catfishé un employeur, selon un sondage mené fin 2024 au Royaume-Uni. Le risque est d’autant plus grand dans les secteurs en tension. Sollicités de toutes parts, les candidats peuvent se retrouver avec plusieurs offres. Certains préfèrent alors multiplier les candidatures et sécuriser une promesse d’embauche, quitte à ne jamais honorer leur engagement si une opportunité jugée plus intéressante se présente.
Une pratique qui n’est pas sans conséquence pour l’entreprise
Le career catfishing n’est pas qu’une anecdote désagréable. Il peut avoir de véritables conséquences comme :
- une perte de temps et d’énergie pour les équipes des ressources humaines et les managers ;
- des retards de production ou de livraison ;
- une tension pour les équipes en place, contraintes de pallier l’absence ;
- le coût administratif d’un recrutement non abouti ;
- un sentiment de méfiance ou de démotivation côté recruteur.
Dans certains cas, ces désistements obligent à relancer entièrement un processus de recrutement, voire à faire appel en urgence à un intérimaire ou à un prestataire.
Comment se prémunir contre le career catfishing ?
Le risque zéro n’existe pas, mais, pour se protéger et anticiper les désistements brutaux, plusieurs pistes peuvent être explorées :
- Soigner l’expérience candidat tout au long du processus, et particulièrement entre la signature et l’intégration.
- Miser sur la transparence (conditions de travail, culture d’entreprise, attentes managériales). Le candidat se sentira plus engagé.
- Identifier les signaux faibles. Les retards de réponse, les changements de comportement, les hésitations récurrentes peuvent parfois alerter.
Une invitation à réinventer la relation recruteur-recruté
Derrière le career catfishing se cache peut-être une transformation plus profonde. Celle d’un monde du travail où l’engagement ne va plus de soi, et où l’on attend des organisations qu’elles donnent du sens, dès le premier contact.
Et si ce phénomène était un appel à faire évoluer les pratiques des employeurs vers plus de transparence et de dialogue ? En somme, à passer d’un modèle de sélection à une logique de coconstruction du poste avec les candidats
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