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France Travail à VivaTech : accélérons sur l’IA !

Faut-il freiner ou accélérer sur l’IA ? À Viva Technology (VivaTech), la réponse de France Travail est claire : accélérer au service des demandeurs d’emploi et des entreprises. Voici ce qu’il faut retenir de l’édition 2025.

Publié le  16/06/2025

Cette année encore, l’intelligence artificielle (IA) infuse les innovations de France Travail lors du salon européen des start-up et des nouvelles technologies. Thibaut Guilluy, directeur général de France Travail, n’y va pas par quatre chemins : « 77 % des demandeurs d’emploi utilisent l’IA dans leur recherche d’emploi, et 90 % des moins de 25 ans. France Travail doit suivre. » Signe du temps, un terme revient souvent dans les débats sur le stand cette année : le Shadow IT ou Shadow IA, qui désigne cette utilisation cachée de l’IA par un salarié ou un demandeur d’emploi dans le cadre de son travail ou de sa recherche d’emploi. France Travail doit donc accompagner cette prise en main et sécuriser son utilisation. 

 

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Former à l’IA

C’est pourquoi France Travail a lancé le calendrier de l’IA, un e-learning qui permet aux demandeurs d’emploi d’apprendre à rédiger des prompts, créer un CV ou une lettre de motivation optimisés avec l’IA, préparer un entretien d’embauche… « On compte former 300 000 demandeurs d’emploi en 2025, mais notre ambition s’adresse dans les prochaines années aux 7,5 millions d’inscrits », annonce Thibaut Guilluy. France Travail soutient depuis des années des usagers touchés par l’illectronisme. L’objectif ici est de donner à tous cette égalité des chances vis-à-vis de l’IA, pour éviter « l’IAllectronisme ».  

 

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« L’IA ne remplacera pas l’humain. Elle peut, en revanche, le recentrer sur l’essentiel »


Remettre l’humain au centre

Un questionnement revient chez les intervenants du stand France Travail de VivaTech : l’IA va-t-elle déshumaniser les relations ? Isoler les salariés et les demandeurs d’emploi ? D’autant que commencent à apparaître les IA « agentiques », plus autonomes dans leur mission que les IA « assistantes » (les IA génératives actuelles). Thibaut Guilluy et nos experts numériques infirment : « Au contraire, les IA de France Travail permettent de libérer du temps administratif aux agents. Ils pourront se consacrer davantage à la relation humaine avec l’usager, au conseil qualitatif. » Ils citent MatchFT, déployé en fin d’année à l’ensemble des agents.  

MatchFT interroge par SMS le demandeur d’emploi sur ses attendus et prérequis. Le conseiller peut consulter leurs échanges et intervenir ensuite avec plus de pertinence. C’est aussi du temps économisé pour l’agent qui, auparavant, devait relancer l’usager par téléphone. Citons également, lors du premier entretien, l’outil « ChatFT écoute », qui capte les échanges et livre une synthèse, ce qui permet de communiquer de façon plus directe et chaleureuse. 

 

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Renforcer les compétences métier

L’IA va-t-elle tuer la compétence ? Cette crainte, souvent citée lors des conférences-débats du stand, est démentie par les faits. L’IA oblige justement à renforcer son expertise métier, afin d’être en mesure de contrôler la qualité du rendu final. Exemple avec l’outil ChatFT, désormais généralisé chez France Travail. ChatFT permet de faire des comptes rendus d’entretien, de rédiger des mails, des offres d’emploi pour des entreprises, de synthétiser des documents, de vérifier la légalité des offres… Un vrai couteau suisse régulièrement enrichi de nouvelles fonctionnalités correspondant aux tâches des conseillers. Ce qui demande une solide expertise pour l’utiliser à bon escient. En un an, France Travail est passé de 15 à 40 000 utilisateurs, avec trois quarts d’agents satisfaits ! 

Méthode gagnante pour innover

MatchFT, ChatFT et autres outils numériques : ces avancées majeures sont à mettre au crédit de l’incubateur de France Travail, qui a fêté ses dix ans à VivaTech 2025. Une belle occasion de rappeler une méthode qui a fait ses preuves : partir de la demande d’un agent, tel un irritant, l’expérimenter à petite échelle, la généraliser si l’usage rencontre le succès auprès des conseillers. L’agent initiateur du projet connaît la culture de France Travail et les attendus, ce qui facilite son adoption.  

Parmi les nouvelles pépites en cours de test, citons Profilence. Cet assistant IA aide le conseiller à proposer aux entreprises des profils sans offres correspondantes, juste sur la base des compétences. Anticiper le placement des candidats permet d’augmenter leurs chances de retour à l’emploi.  

À l’heure de conclure sur VivaTech 2025, rappelons que les IA développées dans l’écosystème France Travail sont calibrées pour protéger les données personnelles des utilisateurs, qu’elles sont éthiques, responsables et souveraines (data centers en France et technologie Mistral AI). Rendez-vous en 2026 ! 

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