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Ces artisans qui dépoussièrent les métiers d’art sur les réseaux sociaux
Loin d’avoir disparu, les métiers de l’artisanat et du patrimoine connaissent un nouvel essor grâce aux réseaux sociaux : l’opportunité de redécouvrir ces savoir-faire sous un nouveau jour.
Publié le 22/09/2025
On aurait pu croire que les nouvelles technologies allaient faire disparaître les métiers d’art et de l’artisanat liés au patrimoine. Il n’en est rien. Grâce aux réseaux sociaux, de nombreux artisans valorisent leur activité, renforcent leur visibilité et suscitent des vocations. Si l’on tient compte du fait que 44 % des jeunes déclarent avoir été influencés dans leur choix de carrière par des contenus visionnés sur les réseaux sociaux, selon une étude DEWALT et WorldSkills menée en 20241, c’est clairement un atout pour ces professions manuelles et artistiques.
1 « Près de la moitié des jeunes professionnels déclarent que les médias sociaux ont influencé leur choix de carrière dans les métiers, selon une enquête menée par DEWALT et WorldSkills International (Yahoo France, septembre 2024). »
Une vitrine et un moyen de toucher le grand public
Bien utilisés, les réseaux sociaux font des merveilles, comme le confirme Guillaume Cahen, tailleur de pierres présent sur les réseaux sociaux : « C’est à la fois une vitrine de mon savoir-faire, un moyen d’éduquer le grand public et un levier de développement économique. » L’artisan, qui a commencé son activité en 2008, s’est lancé professionnellement sur les réseaux en 2021. « Ils changent la perception de mon métier. Beaucoup voient la taille de pierre comme une activité de niche, un peu poussiéreuse. Grâce aux vidéos et aux photos, je fais découvrir la précision, la beauté et l’utilité de ce travail. » Cette présence numérique lui permet également de toucher une clientèle plus large, y compris des particuliers et des entreprises qui n’auraient jamais pensé faire appel à un tailleur de pierres.
Un outil majeur pour assurer la relève
Aldo Peaucelle, restaurateur de tableaux, revient sur ses débuts sur les réseaux sociaux : « Je suis sérieusement sur les réseaux sociaux depuis 2022. J’ai commencé à faire des vidéos uniquement pour le plaisir de partager mon quotidien. Je trouvais dommage de garder pour moi ce que j’éprouve en travaillant sur mes tableaux. »
Au fil des publications, ce qui est devenu un press-book numérique a bouleversé professionnellement son quotidien. « Je ne m’y attendais pas du tout. Cela s’est transformé en véritable moyen de faire rentrer des commandes à l’atelier. C’est une visibilité comme je n'en n’avais jamais eue auparavant. »
Une visibilité qui concourt à faire rayonner son métier et à donner une légitimité à son travail, tout en suscitant des vocations. « Beaucoup de jeunes qui me suivent ont eu envie de se lancer dans ce métier suite à mes publications. J’ai beaucoup de messages du monde entier. Les gens me disent que mes vidéos leur font du bien, c’est un cercle vertueux. »
Un tremplin pour les métiers d’art peu connus
Les réseaux sociaux profitent également à des métiers plus confidentiels, tels que la papeterie artisanale, à l’image du compte d’Étienne Gouttefarde (@le_dur_de_la_feuille). Ils offrent aussi une rampe de lancement à de jeunes créateurs, comme la céramiste Éloïse Dubois, installée en Périgord Vert avec son atelier et sa boutique ambulante.
D’après une enquête menée en 2022 par Le Monde des artisans et l’Afnic (partenaire de France Num), 84 % des entreprises artisanales possèdent des comptes sur les réseaux sociaux, avec une présence notable sur Facebook (94 %) et Instagram (68 %). Un bon outil pour assurer la relève des métiers de l’artisanat et du patrimoine.
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