UNIQUES, ce jour où personne n’était trop jeune, trop vieux, trop différent

UNIQUES, un moment à part. Un nouvel élan. Le premier festival de l’égalité des chances, organisé par France Travail et Diversidays s’est achevé samedi 17 mai au Parc Floral de Paris. Un événement qui, en rejetant les codes des forums traditionnels a fait le choix de l’énergie, du terrain, du collectif, du mélange. 

Des artistes, des athlètes, des recruteurs…

Dès l’entrée, le visiteur est frappé par la densité des propositions : job datings, ateliers pour apprendre à « pitcher », coaching individuel, initiation à l’intelligence artificielle avec Google, test de métiers en réalité virtuelle… Les performances artistiques de Mami Watta, les chanteurs Bilal Hassani ou Camélia Jordana offrent des moments de pause entre une table ronde sur les handicaps invisibles et « Le sport pour ouvrir le champ des possibles » avec Thomas Jolly, l’artisan des cérémonies d’ouverture et de fermeture des JO, invité aux côtés d’Arnaud Assoumani, athlète paralympique et entrepreneur, et de l’escrimeuse Caroline Vitalis.  

Plus loin, on croise des recruteurs de Microsoft et des jeunes en plein bilan de compétences. C’est vivant, chaleureux et ça fonctionne ! Khalil, 22 ans, vient de Villejuif. Il n’a jamais mis les pieds dans un salon professionnel. « J’ai testé la découverte des métiers en VR (réalité virtuelle), c’est impressionnant. Ça m’a donné pas mal de pistes ! » Il repart avec deux contacts et des idées à creuser. 

Quelqu’un glisse, au détour d’un stand : « Merci de nous offrir autant de bonheur et de joie. » C’est peut-être ça, le cœur d’UNIQUES : un lieu où la confiance peut revenir en même temps que l’emploi.

Un festival “sans tabou”

Sur la Grande Scène, la table ronde « Bousculer les représentations dans la culture et les médias » est animée par Christophe Beaugrand et réunit notamment Camille Aumont Carnel et Claire Gibault - Cheffe d'orchestre du Paris Mozart Orchestra. On y parle visibilité, stéréotypes, et de la responsabilité des contenus grand public sur l’imaginaire collectif. Dans la salle, le public écoute, prend des notes, réagit. On ne vient pas seulement pour « réseauter ». On vient aussi pour comprendre.

Au cours de la conférence « Handicap et emploi : accélérer sans accroc », Mara Staub, fondatrice d’Autypik, alerte sur les effets du « camouflage » chez les personnes neuroatypiques. « Cette suradaptation peut vite mener au burn-out. Il faut pouvoir parler de ses besoins, mais seulement dans un environnement vraiment safe. » Le message est clair : l'inclusion ne fonctionne que si elle est sincère.  

Sur la scène « Entrepreneuriat pour tous », Marie-Adeline Peix, directrice exécutive en charge des partenariats régionaux, de la création et de l'action territoriale de Bpifrance, rappelle le message de ce festival : « Vous êtes tous uniques, mais vous ne devez pas rester seuls. Il y a des tas de gens pour vous aider dans cette aventure. » 

Un point de bascule pour l’avenir ? 

UNIQUES se voulait aussi festival des solutions ? Dans les allées, les témoignages abondent. Najda, malentendante, était venue « sans son CV, à la dernière minute ». Elle cherche un CDI comme aide-ménagère ou aide à domicile. Elle croise Mohammed, son ancien conseiller France Travail, qui lui propose de nouvelles pistes à explorer.  

Loin des dispositifs figés, le ton du festival est joyeux, presque déconcertant par sa liberté de ton, dans un univers habituellement contraint par les protocoles et les discours calibrés. La programmation n’élude aucun sujet, à l’image de cette conférence qui questionne « Immigration & Carrière : comment ouvrir le champ des opportunités quand on vient de loin ? ».  

Un nouvel élan pour une cause nationale

« Si on veut dépasser le mur du son sur l’égalité des chances, il faut que vous nous rejoigniez », lance Thibaut Guilluy, directeur général de France Travail, en clôture. « Uniques, c’est aujourd’hui, mais c’est aussi tous les jours du reste de l’année. » 

Le festival ne prétend pas réparer les inégalités en un week-end. Mais il dessine un espace possible, un terrain commun, où les solutions existent et circulent, dans une ambiance qu’on résumerait ainsi : sérieuse sans être solennelle, joyeuse sans naïveté. Et parfois, cela suffit à remettre quelqu’un en mouvement. 

Eux aussi sont UNIQUES : leur voix, leurs trajectoires cassent les codes.