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Emploi des cadres : 2022 dans le rétro et prévisions 2023

Si l’année 2022 a été marquée par un nombre record de recrutements de cadres, des difficultés d’embauche ont persisté dans certains secteurs. Désir croissant de reconversion et aspiration à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle se sont aussi renforcés. Ces tendances persisteront elles cette année ?

Publié le  09/05/2023

Après une période d’attentisme liée à la crise sanitaire, l’année 2022 a insufflé un nouveau souffle sur le marché de l’emploi des cadres. Une dynamique marquée par des recrutements à la hausse, pondérée cependant par des tensions sectorielles et par deux tendances phares : un désir croissant de reconversion professionnelle ou de changement d’entreprise, et l’aspiration à un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. 

 

En 2022, un volume exceptionnel de recrutements…

Avec plus de 308 300 recrutements de cadres* en CDI et CDD d’un an et plus, 2022 dépasse 2019, pourtant considérée comme une année record en la matière. Cela représente une progression de 15 % en un an, portée par la quasi-totalité des secteurs. Elle concerne l’ensemble des régions et des familles de métiers cadres. 

Certes, après deux années d’activité freinée par la pandémie et ses conséquences sur la conjoncture économique, un sursaut était à prévoir malgré la guerre en Ukraine, la crise énergétique et les inquiétudes liées à la croissance économique. Effectivement, ces événements n’ont pas infléchi la volonté des entreprises de miser sur les talents pour conforter leur développement

Ce dynamisme s’illustre plus particulièrement dans les PME et les grandes entreprises. Dans les TPE, qui représentent 96 % des entreprises françaises, le recrutement de cadres reste stable en 2022.

L’Enquête Besoins de Main-d’œuvre 2023 de Pôle emploi, dresse la liste des métiers les plus recherchés. Pour les cadres, citons les ingénieurs et cadres d’études, de recherche et développement en informatique et chefs de projets informatiques, suivis par les cadres administratifs comptables et financiers, les ingénieurs et cadres technico-commerciaux, etc. 

 

 

… et des tensions persistantes

Au cours de l’année 2022, les entreprises ont dû faire face à trois écueils majeurs. Ainsi, au dernier trimestre 2022*, 84 % des entreprises souhaitant recruter au moins un cadre s’attendaient à des difficultés. Et cela s’est révélé particulièrement vrai pour trois secteurs, comme le souligne Info-social RH2**, le portail des décideurs du social et des RH : l’informatique, les études R&D et la production industrielle.

Cette pénurie a engendré une forme de « guerre des talents » qui a empêché 38 % des entreprises de plus de 50 salariés de répondre à leurs besoins et a freiné le développement de 32 %*** d’entre elles. Le deuxième obstacle rencontré par les entreprises repose sur les erreurs de sélection des candidats : 56 % des entreprises avouent un taux d’échec de recrutement supérieur à 25 %. Elles l’expliquent par l’absence d’implication d’une part, ou de compétences métiers d’autre part.

L’inadaptation des nouvelles recrues à la culture de l’entreprise est également l’une des explications avancées. Enfin, la dernière difficulté repose sur des « envies d’ailleurs » exprimées par les cadres. Ils étaient d’ailleurs 71 % à annoncer vouloir changer d’emploi d’ici deux ans****, et ce pour trois raisons essentielles : mésentente avec le management, souhait d’une rémunération plus avantageuse ou aspiration à une évolution professionnelle. À noter que le changement de métier intervient aussi chez deux tiers des demandeurs d’emploi cadres lors de leur sortie de Pôle emploi, comme le souligne le Portrait statistique des demandeurs d’emploi cadres, édition 2023*****. 

 

Cette volonté de changement s’illustre également dans une étude Apec consacrée à la reconversion professionnelle******. En 2022, 31 % des cadres déclaraient avoir un projet de reconversion, mais seuls 8 % d’entre eux avaient entamé une démarche dans ce sens. Plus de 60 % des cadres souhaitant se reconvertir aspiraient à garder une proximité avec leur métier actuel. Ces projets de reconversion – qui ont d’ailleurs plus de chance d’aboutir avec un accompagnement spécifique et personnalisé******* – sont animés par six principaux leviers : reconnexion à une passion, quête de sens, nécessité de rebondir pour préserver sa santé physique ou psychologique, désir de promotion sociale, recherche de meilleures conditions de travail ou de qualité de vie, envie de redynamiser sa carrière. 

Cette volonté de changement s’illustre également dans une étude Apec consacrée à la reconversion professionnelle6. En 2022, 31 % des cadres déclaraient avoir un projet de reconversion, mais seuls 8 % d’entre eux avaient entamé une démarche dans ce sens. Plus de 60 % des cadres souhaitant se reconvertir aspiraient à garder une proximité avec leur métier actuel. Ces projets de reconversion – qui ont d’ailleurs plus de chance d’aboutir avec un accompagnement spécifique et personnalisé7 – sont animés par six principaux leviers : reconnexion à une passion, quête de sens, nécessité de rebondir pour préserver sa santé physique ou psychologique, désir de promotion sociale, recherche de meilleures conditions de travail ou de qualité de vie, envie de redynamiser sa carrière. 


 

L’équilibre vie privée-vie professionnelle plébiscité

L’étude Apec sur la relation des cadres à leur entreprise est formelle : plus de 8 cadres sur 10 sont attachés à leur entreprise et se sentent considérés. Ils souhaiteraient toutefois établir des frontières plus nettes entre leur travail et leur vie personnelle, et aboutir ainsi à un meilleur équilibre. Ainsi, 49 % désirent de meilleures perspectives professionnelles, et plus de 40 % aspirent à une plus meilleure qualité de vie. De son côté, l’étude du cabinet Robert Walters souligne que 84 % des cadres concernés par cette envie d’équilibre et de sens ont repensé leur relation au travail en 2022. 


Face aux aspirations des cadres à une meilleure qualité de vie au travail, une recherche de sens dans leurs missions, des rémunérations à la hausse, et pour contrer leurs tentations de démission, les entreprises ont décidé de réagir. En effet, 85 % d’entre elles avouaient leur inquiétude devant les difficultés à recruter des talents (soit 9 % de plus qu’en 2021). Elles étaient 65 % (vs 41 % en 2021) à prendre ce sujet à bras-le-corps en instaurant des initiatives en faveur du télétravail, de la formation et du bien-être. 

 


 

En 2023, un possible fléchissement des prévisions d’embauche

Alors qu’en 2022, selon BMO, 16 % d’entreprises ont rencontré des difficultés pour leurs recrutements de cadres, ce taux serait de 15,4 % cette année. Au-delà de ces chiffres, le marché de l’emploi des cadres pourrait, être plus impacté par les crises qui ont débuté l’an dernier (guerre en Ukraine, crise du prix de l’énergie, inflation). Le baromètre Ifop pour Cadremploi et Selescope indique un fléchissement des prévisions d’embauches : 67 % des chefs d’entreprise envisagent de garder les mêmes effectifs, tandis que 28 % veulent les augmenter. Si certaines prévisions envisagent un volume d’embauches stable, les incertitudes économiques, sociétales et géopolitiques pourraient inverser la tendance.  

En 2023, le processus de recrutement devrait rester axé sur les compétences comportementales (soft skills) : 60 % des dirigeants cherchent des candidats avec un « potentiel » (savoir-être et aptitudes à l’apprentissage), surtout pour les entreprises de plus de 250 salariés. Ils sont cependant 66 % à privilégier l’embauche de profils similaires à ceux dont ils disposent, plutôt que de se tourner vers des profils « atypiques ». Pour attirer les talents, les actions liées à la RSE restent incontournables. D’ailleurs, 59 % des entreprises ont pris une initiative dans ce sens, notamment des actions de mécénat, la définition d’une raison d’être, et le partage de la valeur via des primes.

Enfin, une bonne nouvelle pour les cadres, l’étude de Robert Walters annonce que 80 % des entreprises veulent leur accorder des hausses de rémunérations cette année. Autant d’initiatives qui devraient contribuer à fidéliser les cadres, à les aider à se projeter dans un avenir proche et à réduire leurs inquiétudes liées à la conjoncture. 

 


 

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