Gender gap, inequality and broken communication concept. Business man and woman separated from each other by a wall

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Egalité homme-femme au travail : « peut (encore) mieux faire ! »

En 20 ans, l’égalité professionnelle homme-femme a-t-elle réellement progressé ? Deux études récentes font le point sur une situation plutôt contrastée.

Publié le  22/05/2019

« Le rapprochement des débuts de carrières professionnelles peut être évoqué comme une des grandes évolutions » en matière d’égalité homme-femme depuis deux décennies. En 1997, cinq ans après leur sortie de formation initiale, le retard des femmes sur les hommes était en moyenne de 20% (320 euros constants). Il n’était plus que de 11% (190 euros constants) en 2015. C’est le constat marquant d’une étude récente du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq).

Une montée en qualification des jeunes femmes

L’organisme de recherche qui a comparé l’évolution de la situation des jeunes femmes et des jeunes hommes sur vingt ans, à la sortie du système scolaire et pendant les années suivantes, rappelle que « les inégalités professionnelles entre hommes et femmes sont un fait récurrent et historiquement observé sur le marché du travail ». Parmi les facteurs expliquant l’évolution positive de ces dernières années, il y a, selon le Cereq, la montée de la qualification des femmes : 49% des femmes sorties de formation initiale en 2014-2016 étaient diplômées de l’enseignement supérieur, contre 40% des hommes.

Le taux d'insertion des jeunes diplômées et diplômés est de 98%, ce qui confirme la tendance à l'égalisation des taux d'activité entre femmes et hommes.


« En termes de filières, les choses bougent également, vers davantage de mixité dans les choix de formation », poursuit l’étude. Le Cereq constate également un mouvement de convergence dans l’accès à l’emploi, même si ce phénomène peut parfois être trompeur. Alors que dans la génération sortie du système éducatif en 1992, les femmes accusaient un net retard en termes d’accès à l’emploi, cinq ans après (84% contre 71%), la situation est équivalente pour celle de 2010 cinq ans après avoir quitté l’école (trois jeunes sur quatre dans les deux cas). L’organisme de recherche précise que ce mouvement résulte davantage du « déclin de l’emploi industriel, à dominante masculine, particulièrement affecté par la crise de 2008 » que d’une réelle insertion féminine. Quant à l’écart d’accès à l’emploi durable, il s’est creusé entre les générations 1992 et 2010, en défaveur des femmes pour les diplômées, et en particulier, celles ayant un bac +2 ou 3.

Des disparités multiformes

Le niveau de diplôme n’efface d’ailleurs pas complètement les inégalités entre femmes et hommes. C’est en substance le constat dressé par l’Apec (Association pour l’emploi des cadres), qui compare dans une étude récente, la situation de jeunes actives et actifs sur le marché du travail, deux ans après leur obtention d’un diplôme de niveau bac +5 (*). Selon l’enquête de l’association, les discriminations qui frappent les jeunes diplômées lors de leur entrée sur le marché du travail sont multiformes. Le taux d’insertion des jeunes diplômées et diplômés (proportion de celles et ceux qui ont occupé un emploi durant les deux années suivant leur diplôme) est certes de 98% pour chaque catégorie, ce qui confirme la tendance à l’égalisation des taux d’activité entre femmes et hommes (**).

Seulement 70% d’entre elles ont obtenu un CDI deux ans après leur diplôme, contre 83% des hommes.


Mais les conditions de cet emploi apparaissent nettement défavorables aux femmes. Seulement 70% d’entre elles ont obtenu un CDI deux ans après leur diplôme, contre 83% des hommes. À l’inverse, un quart d’entre elles occupent un CDD (14% des hommes), et 3% sont en intérim (2% des hommes). Les jeunes diplômées subissent également une inégalité de statut : elles sont largement moins nombreuses à accéder au statut de cadre (60% contre 81% des hommes), malgré une augmentation de 5 points par rapport à 2012. Ces différentes inégalités se répercutent enfin sur le salaire, inférieur de près de 4 000 euros par an pour les femmes selon l’Apec.

Le choix des filières de formation en cause

Parmi les causes des inégalités, la question de la formation est particulièrement prégnante. Les auteurs observent tout d’abord qu’une partie des inégalités entre femmes et hommes dérive du type de formation suivie. Les filles s’orientent majoritairement vers des études de droit-économie-gestion (55%), sciences humaines (7%) et lettres, langues et arts (8%), alors que 52% des garçons s’orientent vers les sciences technologiques (contre 23% de filles). Ces différences produisent des inégalités indirectes dans l’emploi, les formations principalement choisies par les garçons étant également celles qui assurent un emploi davantage stable et rémunérateur.

 

Mais les inégalités entre femmes et hommes ne sont pas seulement la conséquence indirecte de cet effet de structure, précise l’étude de l’Apec. Même après avoir suivi les mêmes formations, dans le même type d’établissement, les femmes subissent un traitement défavorable par rapport aux hommes. Elles sont systématiquement moins nombreuses à avoir décroché un CDI, par exemple : 65% pour les diplômées d’une université de sciences technologiques contre 83% pour les garçons, indique l’Apec.

 

*Enquête menée en 2017 et 2018 auprès de 10 000 répondants, dont 52 % de femmes, deux ans après leur obtention d’un diplôme de l’enseignement supérieur (en 2015 ou 2016).

** Le taux d’activité des hommes en 2017 était de 93 % selon l’Insee, contre 83 % pour les femmes.

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