Hugo Beurey, le rêve en bout de rame

Le 21 mai dernier, à Lucerne (Suisse), Hugo Beurey et son coéquipier Ferdinand Ludwig ont affronté et dompté la dernière chance de qualification olympique pour les Jeux de Paris. En aviron deux de couples poids léger. Et obtenu leur billet pour défier les meilleurs de la planète sur le bassin de Vaires-sur-Marne, à une trentaine de kilomètres à l’est de la capitale, du 27 au 31 juillet prochain.

« On revient de loin. En novembre dernier, j’ai attrapé une pneumonie. Je ne respirais plus que du poumon droit. Je m’évanouissais régulièrement au début... Quand j’ai fini par reprendre l’entraînement, mon coéquipier s’est fracturé le poignet… Nous avons perdu trois mois d’entraînement ensemble. C’est énorme surtout lors d’une année olympique ! »

Dans son malheur, Hugo Beurey a de la chance. Sa plus grande qualité est l’adaptabilité. Aux conditions climatiques, aux changements de stratégie de course. Et même au changement de bateau. Une anecdote résume bien le fait qu’il évite de se poser trop de questions et cela lui réussit. En 2023, au championnat d’Europe en Slovénie, son partenaire doit déclarer forfait au dernier moment. Plutôt que se lamenter sur son sort et rentrer en France, Hugo s’aligne sur une épreuve en solitaire, le skiff poids léger. Et la remporte ! Il est champion d’Europe 2023 d’une discipline qui n’est pas la sienne… Mais qui ne figure malheureusement pas aux JO.

Quelques centièmes

Depuis l’été dernier, Hugo Beurey est en disponibilité à 100 % de France Travail et de son poste de chargé d’appui au pilotage des activités « International - RSE » à la direction ARA. Pour mieux préparer les Jeux.

Ces dernières années, il a multiplié les interventions auprès de managers ou en séminaires pour motiver les troupes et même parrainé des Stades vers l’emploi. Ou il a transmis sa culture de la performance et son ambition. Qui sont intactes malgré le billet pour Paris obtenu de justesse.

« Dans ma discipline, qui est une catégorie avec une limite de poids, tous les meilleurs du monde sont à peu près au même niveau. La différence est infime sur une course. La preuve, nous avons obtenu la qualification olympique à 19 centièmes de secondes après plus de six minutes de course ! Alors je vise la médaille à Paris, car cela tient à rien ! »

D’autant que la course se déroulera sur le bassin d’entraînement habituel de l’équipe de France, qu’Hugo connaît parfaitement. La délégation des Bleus logera dans son hôtel habituel et pas au village olympique. De quoi profiter de ses repères familiers pour rentrer facilement dans sa bulle de concentration le jour J. Celui de la médaille ?

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