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« Nos métiers sont en tension, mais leur notoriété croissante nous aide à les pourvoir »

Chez Onet, les métiers en tension sont légion. Propreté, sécurité, mais aussi nucléaire, logistique et aéroportuaire, le groupe concentre ces postes en manque récurrent de profils. Et pourtant, la tendance s’inverse à mesure que se révèlent payants les efforts des ressources humaines et des partenaires du groupe pour gagner en visibilité. Le point avec Pierre Cerdan, Directeur du recrutement du groupe.

Publié le  08/04/2024

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Combien d’offres d’emploi proposez-vous par an ?

Pierre Cerdan : Plus de 3 000, dont 84 % de CDI. C’est un engagement du groupe Onet de favoriser l’emploi durable.

Vous cumulez les métiers en tension. Pour quelles raisons ?

P. C. : Nous sommes un acteur historique de la propreté et de la sécurité, deux domaines où les profils manquent de façon chronique. En France, et c’est une bonne nouvelle, nous organisons de plus en plus d’événements. Nos métiers sont en tension mais leur notoriété croissante nous aide à les pourvoir. Enfin, n’oublions pas nos activités moins connues du public, mais concernées également par les campagnes de recrutement, comme le nucléaire et l’aéroportuaire.
Le nucléaire, qui était à l’arrêt jusqu’il y a peu, décolle à nouveau avec le plan gouvernemental et la création de six nouveaux réacteurs en France. Ingénieurs d’études en génie mécanique, en calcul de structure, en sûreté nucléaire, techniciens de radioprotection, soudeurs… Nous proposons également ces métiers.

Groupe Onet

  • 66 000 employés
  • Plus de 160 ans d’existence
  • 21 000 clients dans neuf pays
  • Propreté, sécurité humaine, sécurité électronique, accueil, logistique, services aéroportuaires, ingénierie et services nucléaires

Quelles sont les causes derrière ces difficultés à pourvoir ces offres ?

P. C. : C’est multifactoriel. Pour la propreté, citons des pics de charge exceptionnels, comme le fameux événement sportif qui va passionner la France et le monde cet été à Paris, Marseille et Lyon principalement. Idem pour les agents de sécurité, plus difficiles à recruter car ils doivent détenir la carte professionnelle d’agent de sécurité. C’est toute une organisation à mettre en place. Sur le nucléaire, les pouvoirs publics ont mis le programme français à l’arrêt pendant douze ans, et nous repartons désormais sur les chapeaux de roues, d’où un gros effort de formation à fournir. Enfin notons, jusqu’à la pandémie de la Covid-19, le manque de notoriété sur tous ces métiers dits « essentiels ». Depuis lors, on les a mis en lumière. Mais chez Onet, nous avons entamé ce travail bien avant.

Comment avez-vous procédé ?

P. C. : Nous avons continué nos campagnes de communication pour renseigner le public sur ces métiers. Il s’agissait de les rendre visibles, chose rare auparavant, mais aussi de les valoriser. Nettoyer, désinfecter, protéger des visiteurs, intervenir dans des centrales nucléaires… Tous ces métiers n’étaient pas forcément bien vus, ou tout simplement mis en lumière.
Nous travaillons à faire évoluer le regard du public dessus. Nous insistons auprès des candidats sur la pérennité de ces emplois (84 % de CDI), sur leur dimension servicielle incontournable. Je me répète, mais sans les agents de propreté, des bureaux ou une gare sont infréquentables. Sans un technicien de radioprotection, une centrale nucléaire qui fournit notre électricité ne peut fonctionner. Sans l’agent de sécurité, pas d’évènements sereins, etc.

Chez Onet, nous avons entamé un travail sur la notoriété de ces métiers dits « essentiels » bien avant la pandémie de la Covid-19.


Communiquer est une chose, former en est une autre. Aux côtés des formations initiales et des Opérateur de Compétences, avez-vous un plan d’action ?

P. C. : Nous avons créé au sein du Groupe l’Université Onet, qui forme à nos différents métiers et fait grandir nos employés dans l’entreprise. C’est très efficient sur les métiers de la propreté notamment, et les outils de formation digitaux supplémentent intelligemment les formations physiques. Cela nous ouvre de vraies perspectives, car nous pouvons recruter les candidats sur leur savoir-être, alors même qu’ils ne sont pas du métier. On ressent leur motivation et leur capacité à l’exercer, puis on les forme. Quant aux métiers d’agents de sécurité, l’État nous facilite la tâche depuis 2023 en simplifiant l’obtention de la carte professionnelle, dans le cadre événementiel, via la formation Certification de qualification professionnelle Surveillance grands évènements (CQP PSGE), plus rapide et simplifiée.

Collaborez-vous avec France Travail et comment ?

P. C. : Absolument. France Travail est un partenaire essentiel pour nous aider à pourvoir nos offres. Citons déjà l’action remarquable des agences locales, avec les conseillers entreprises qui collaborent avec nos propres agences Onet pour sourcer les candidats, les informer sur nos métiers, les former, organiser des job datings (rencontres professionnelles) …
Au niveau national et régional, nous intensifions nos relations depuis un an pour accélérer sur plusieurs points : faciliter la mise en œuvre des formations CQP PSGE pour les agents de sécurité, déployer la méthode de recrutement par simulation pour sélectionner les candidats sur leur habilité et leur savoir-être serviciel. Enfin, d’autres actions, moins visibles mais efficaces, nous lient : par exemple, le partage automatisé des offres d’emploi Onet sur l’interface numérique d’offres d’emploi de France Travail.

Nous sommes très attentifs à l’inclusion et à la durabilité de notre activité.


Travaillez-vous sur le cadre de travail de vos employés, pour favoriser l’exercice de leur mission ?

P. C. : Oui, et c’est un point très important, sur deux aspects. Le premier, c’est la logistique : sur les évènements notamment, nos agents doivent se déplacer, et nous leur mettons à disposition un service dédié pour les aider à se loger. C’est autant de contraintes d’intendance en moins sur eux.

Nous sommes également très attentifs à l’inclusion et à la durabilité de notre activité. Nous sommes ainsi ouverts à tous les profils pour nos postes. Nous avons des référents inclusion, notamment engagés sur l’accueil et l’accompagnement d’employés en situation de handicap, et nous collaborons à ce titre étroitement avec l’AGEFIPH et Cap emploi.

Autre exemple : nous faisons en sorte de limiter le temps de trajets de nos collaborateurs entre leur domicile et leur lieu de travail, et nous développons les solutions d’éco-mobilité partout dans le groupe (flotte d’utilitaires électriques, aide financière à la mobilité douce…). Tous ces efforts sur le cadre de travail aident nos collaboratrices et collaborateurs à se sentir mieux dans leur quotidien professionnel.

Onet dans les starting blocks

À cinq mois de l’événement sportif international que la France accueille, Onet est engagé dans une course contre la montre, au côté d’autres groupes, pour pourvoir les offres d’emploi (300 actuellement sur leur jobboard (site d’emploi) Onetrecrute.com, essentiellement à Paris et Marseille). Les défis que rencontre le Groupe sont : trouver suffisamment d’agents de sécurité via la formation simplifiée CQP PSEG, former assez de managers d’encadrement d’agents de propreté et de sécurité (deux métiers en tension), s’assurer que le personnel aéroportuaire soit prêt à accueillir le flot de visiteurs étrangers (et français) etc. C’est enfin une occasion de professionnaliser de nombreuses personnes, voire de les titulariser ensuite dans la mesure des besoins événementiels suivants.