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À quoi les cadres doivent-ils s’attendre pour leur emploi en 2024 ?

Le recrutement, la place des seniors, les rémunérations sont, avec la transformation des métiers et la qualité de vie au travail, les cinq sujets majeurs identifiés par l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) pour 2024.

Publié le  26/02/2024

Comme chaque année, l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) publie les enjeux et tendances de fonds de l’emploi cadre pour l’année qui vient de débuter.

 

 

 

Tendances observées dans une vingtaine d'études publiées par l'Apec entre décembre 2022 et janvier 2024.

L’embauche des cadres en 2024 est le premier des cinq grands sujets analysés dans cette étude prospective.

L’APEC prévoit ainsi un recrutement « important » de cadres en 2024, en dépit d’un possible ralentissement des embauches dans la continuité de celui observé dans la deuxième partie de l’année 2023. Pour le directeur général de l’APEC, Gilles Gateau : « La dynamique du marché de l’emploi cadre sera probablement moins forte qu’en 2022 et 2023, années records pour les recrutements de cadres ». Ces dynamiques s’expliquent par les nombreux aléas susceptibles d’affecter l’économie française, comme les évolutions géopolitiques qui sont capables d’impacter les prévisions d’inflation, le commerce international ou encore l’investissement des entreprises.

Selon le directeur général Gilles Gateau, ce contexte économique en demi-teinte n’effacera pas totalement les difficultés de recrutement dans les secteurs en tension : « Celles-ci vont persister en 2024 obligeant les entreprises à continuer à se réinventer en matière de pratiques de recrutement et de fidélisation ». Autrement dit, si le nombre de recrutements de cadres continue à diminuer, il restera toutefois important « notamment sous l’effet des transitions de l’économie et de secteurs d’activité moteurs (informatique, ingénierie, etc.) ». Cependant, « tous les acteurs ne sont pas égaux face à ces incertitudes et certains devraient s’en trouver davantage fragilisés, en particulier les TPE-PME, les cadres séniors ou encore les demandeurs d’emploi cadres, dont le nombre remonte légèrement ».

Des secteurs d’activité pourraient mieux résister comme ceux de l’énergie et la gestion des déchets ou encore les activités juridiques et comptables où les volumes d’offres ont progressé entre 2022 et 2023. Cette conjoncture compliquée pourrait également inciter les entreprises à continuer à innover et à tester de nouvelles pistes pour recruter plus efficacement.

« Reconsidérer la place des seniors dans un contexte d’allongement de la vie professionnelle »

Association de référence pour les demandeurs d’emploi comme pour les entreprises en recherche de profil, l’APEC considère la place des cadres séniors dans l’entreprise comme l’un des enjeux les plus importants de 2024. « Avec une négociation interprofessionnelle sur l’emploi des séniors qui devrait aboutir dans les mois qui viennent, le maintien en emploi des cadres séniors et leur recrutement seront au cœur des préoccupations des entreprises », alerte le directeur général Gilles Gateau. Les 60-64 ans ont un taux d’emploi supérieur à la moyenne des actifs, mais sont davantage touchés par le chômage. L’étude de l’APEC souligne par ailleurs le manque de formation de cette classe de salariés. Ainsi, seulement 31 % des cadres seniors ont suivi une formation professionnelle dans les trois dernières années.

« Les cadres s’interrogent de plus en plus sur leurs perspectives salariales »

La question de la rémunération reste également l’une des grandes préoccupations pour les cadres. La poursuite de l’inflation, certes d’un niveau inférieur que durant ces deux dernières années, en est la cause. « Transformer les politiques de rémunération pour soutenir le pouvoir d’achat des salariés cadres, mais aussi pour mieux attirer et fidéliser, constitue le troisième enjeu », affirme le directeur général Gilles Gateau.

Ainsi, 69 % des cadres se déclarent inquiets pour l’évolution de leur pouvoir d’achat (+4 points en un an). En outre, ils sont nettement plus nombreux qu’il y a un an à penser qu’ils pourraient gagner au moins 5 % de plus en changeant d’entreprise pour un poste équivalent. Les cadres de moins de 35 ans sont les plus enclins à envisager des projets de mobilité externe. L’étude signale au passage la stabilité de l’écart salarial entre femmes et hommes chez les cadres. La rémunération annuelle brute médiane des femmes cadres a atteint 48 000 euros en 2022, soit un différentiel de 15 % par rapport à celle des hommes cadres (55 000 euros) « à profil et poste équivalents », les hommes cadres gagnaient en 2022 encore 7,1 % de plus que les femmes cadres.

« Les transitions numérique et écologique sont autant de facteurs qui accélèrent la transformation des métiers cadres. »

Anticiper les transitions de société et donc penser les transitions professionnelles représente le quatrième enjeu identifié par l’étude de l’APEC. Comme le montrent des sondages récents, les cadres sont pleinement conscients que l’évolution du numérique aura un impact sur leur métier. 48 % des cadres ayant expérimenté l’usage de l’intelligence artificielle dans le milieu professionnel estiment qu’il s’agit d’une opportunité tandis que seuls 18 % voient son usage comme une menace. Le pourcentage est encore plus marquant pour les effets de la transition écologique. Ils sont 64 % à estimer qu’elle aura une incidence sur leur profession. Face à ces changements se pose la question de la reconversion des cadres qui passe par une indispensable montée en compétences, souvent au-delà de leur cœur de métier initial. Pour l’instant, le passage à l’acte est encore minoritaire chez les cadres. Les moins de 35 ans sont la tranche d’âge la plus motivée. Seulement 21 % en ont « une simple idée » et moins de 10 % ont entamé des démarches.

« Dernier et cinquième enjeu : la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) ».

La conciliation de la vie professionnelle et de la vie personnelle est le dernier et cinquième enjeux identifié dans l’étude de l’APEC. Pour les cadres, les conditions de travail sont devenues en 2023 l’un des trois critères essentiels pour décider de rejoindre une entreprise, juste derrière la rémunération et l’intérêt des missions.

Si la pratique du télétravail, qui concerne aujourd’hui deux cadres sur trois, est très appréciée, elle ne couvre qu’une partie de la question. En réalité, l’ambiance, les relations de travail, l’autonomie, la reconnaissance et la charge de travail sont les quatre critères fondamentaux qui composent la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT). Si l’un d’eux fait défaut, précise l’étude, le cadre peut être amené à démissionner. Pour Gilles Gateau, cette question « est une préoccupation croissante pour les cadres et constitue aussi un levier de fidélisation et d’attractivité des compétences cadres pour les entreprises, les invitant donc à faire preuve de plus de transparence sur leurs actions dans ce domaine, au cœur de leur responsabilité sociétale ».

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