Industrie pharmaceutique : l'innovation au cœur de l'emploi avec Novo Nordisk

Précurseur et leader mondial dans le traitement du diabète, le groupe pharmaceutique danois Novo Nordisk, dont une filiale commerciale dédiée à la France et qui compte quelque 300 collaborateurs est installée à La Défense, dans les Hauts-de-Seine - est présent depuis plus de soixante ans à Chartres, en Eure-et-Loir, sa seule implantation en France. Avec près de 60 000 collaborateurs dans le monde, Novo Nordisk possède 16 sites de production répartis dans neuf pays, et 10 centres de recherche et développement implantés dans cinq pays.

Le site de Chartres, l’un des sept sites de production « stratégiques » du groupe, s'est développé progressivement. En janvier dernier, l'entreprise annonçait un investissement de pas moins de 130 millions d'euros sur le site, destiné à créer quatre nouvelles lignes de production - deux d'assemblage et deux de conditionnement -, pour produire des stylos injecteurs d'insuline. Ces aménagements devraient permettre de tripler la capacité d'assemblage et de conditionnement du stylo injecteur d'insuline FlexTouch et de le réaliser entièrement, au sein d'un bâtiment qui a été livré en 2020 et dont la superficie augmentera de 7 850 m2 supplémentaires.

Ce sont aujourd'hui près de 1 600 salariés qui travaillent pour Novo Nordisk à Chartres. « Un effectif qui a presque triplé en dix ans, puisqu'en 2010, le site comptait 650 salariés », précise Mathilde Bourges, manager communication, affaires publiques et management support.

Des innovations environnementales

Ces investissements permettent de répondre à une évolution des besoins. La demande est en effet à la hausse sur la prise en charge du diabète ou de l'obésité, sur laquelle Novo Nordisk intervient aussi. Mathilde Bourges, égrène quelques chiffres : « Dans le monde, on estime qu'il y a environ 460 millions de personnes qui sont diabétiques, et pour 2030, on estime qu'il y aura autour de 580 millions de patients. L'obésité est également une maladie qui se développe de plus en plus, puisqu'elle touche environ 700 millions de personnes aujourd'hui dans le monde, et atteindrait plus d'un milliard autour de 2030. » Avec un grand nombre de personnes n'étant pas diagnostiquées ou n'ayant pas accès aux soins adaptés, le marché des traitements contre le diabète et l'obésité a des perspectives de croissance.

Selon Mathilde Bourges, la question environnementale, autre domaine d'innovation, est très présente dans l'entreprise : « L'objectif, c'est de s'assurer que nous allons avoir une circularité. Aujourd'hui, le site de Chartres est neutre en carbone, notamment grâce à une chaudière biomasse que nous avons inaugurée en début d'année dernière. Mais nous travaillons aussi sur le produit en lui-même et sur la meilleure façon de recycler la majeure partie de notre stylo, qui est fait de certains composants en plastique ».

Aussi, dans plusieurs pays, et notamment en France depuis fin 2022, Novo Nordisk a lancé un projet pour pouvoir récupérer les stylos. Un autre volet est « de travailler sur le transport, d'avoir des sites de production les plus proches possible de nos filiales, pour avoir le moins possible d'émissions de CO2 », partage Mathilde Bourges. L'entreprise possède des sites de production dans neuf pays, avec l'objectif « d'être au plus près des marchés », et ainsi de « pouvoir s'organiser au mieux pour éviter au maximum les transports », précise-t-elle.

Des embauches en perspective

L'augmentation de ces investissements a des retombées positives sur l'emploi. En 2022, le site de Chartres a recruté près de 300 personnes en lien avec l'augmentation des capacités de production des lignes déjà existantes, et en renforçant les équipes d'opérateurs. En 2023, une centaine de recrutements d'ingénieurs ou encore de chefs de projet ont déjà eu lieu pour travailler sur le plan présenté en début d'année : la conception et l'installation de quatre lignes de production qui, du fait des contraintes très spécifiques à l'industrie pharmaceutique, seront opérationnelles dans quelques années. Il faut non seulement que celles-ci soient construites, mais aussi que l'ensemble des équipes mobilisées soit formé.

Environ 150 emplois devraient être nécessaires au fonctionnement de ces lignes : opérateurs, techniciens, ingénieurs…. Une part des recrutements devrait se faire en interne, donnant notamment l'opportunité aux opérateurs d'autres lignes de voir leur activité évoluer et d'être formés aux nouveaux équipements ou aux nouvelles manières de travailler. Mathilde Bourges précise : « Il y a toute la partie digitale, qui évolue avec les lignes de production. Et nous travaillons sur la réalité augmentée, notamment pour la maintenance ». Parmi les métiers émergents dans l'établissement, elle évoque ceux de data scientist ou de data analyst. Face aux évolutions technologiques, elle estime que l'un des enjeux des ressources humaines est aussi de « faire évoluer les compétences des personnes qui travaillent sur les équipements : que ce soient les opérateurs, les techniciens, les ingénieurs, pour qu'ils puissent être à l'aise avec les nouvelles technologies. »

En ce qui concerne la pénibilité, le rythme de travail des opérateurs suit un roulement en 5x8 afin de limiter les nuisances du travail en équipes successives alternantes : « Les postes en 5x8, ce sont cinq équipes qui tournent sur un cycle de cinq semaines, pour pouvoir travailler la semaine et le week-end, selon les rotations », explique la manager. Cette organisation, « assez flexible », est « reconnue », notamment « parce que le corps n'a pas le temps de s'habituer », cette organisation faisant alterner matin, après-midi et nuit dans les journées de travail.

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