Article

« Aujourd’hui, une compétition esportive peut rassembler jusqu’à 30 000 spectateurs »

SEMAINE DES MÉTIERS DU SPORT. Peu connu il y a encore quelques années, l’esport compte aujourd’hui de plus en plus d’adeptes, fédère tout un écosystème et tend à se professionnaliser. Zoom sur cette discipline montante avec Désiré Koussawo, consultant en stratégie et évènements esportifs, et président de France Esports.

Publié le  21/11/2023

Désiré-Koussawo_770x392.jpg

Quelles sont les missions de France Esports ?

Désiré Koussawo : France Esports est une association créée en 2016 sous l’impulsion d’Axelle Lemaire, alors secrétaire d’État chargée du numérique, afin de réunir l’ensemble des acteurs de la filière esportive – les éditeurs de jeux vidéo, les promoteurs de ces jeux et les joueurs, amateurs ou professionnels – et de favoriser l’échange et la collaboration entre les parties prenantes. Nous menons également des actions visant à démocratiser la pratique de l’esport en France, en représentant les acteurs du secteur auprès des pouvoirs publics et d’autres filières, tant au niveau national que régional.

« Depuis 2015, on observe une montée en puissance de la pratique esportive et une accélération de la professionnalisation du secteur. »


L’ « esport », qu’est-ce que c’est ?

D. K. : L’esport, c’est la pratique compétitive du jeu vidéo, dans laquelle plusieurs joueurs ou groupes de joueurs s’affrontent par le biais d’un support électronique dans le but de remporter la victoire. Il existe des centaines de jeux vidéo permettant de réaliser ces compétitions, dont les jeux de stratégie, les jeux de combat, les jeux multijoueurs en arène et les jeux de sport font partie.
L’esport a fait son apparition dans les années 1990 et a pris de l’ampleur à partir des années 2000, avec l’apparition des premières compétitions amateurs. Depuis 2015, on observe une montée en puissance de la pratique esportive et une accélération de la professionnalisation du secteur. Aujourd’hui, une compétition esportive peut rassembler jusqu’à 30 000 spectateurs.

Comment expliquez-vous cette montée en puissance ?

D. K. : D’abord, la génération Z, née avec le numérique, s’est largement emparée de cette discipline. Ensuite, tout un modèle économique s’est construit au fil des années, notamment par l’intermédiaire de grandes marques qui ont utilisé l’esport pour atteindre de nouvelles cibles de consommateurs. Cette dynamique a permis l’émergence de nombreux évènements autour de la pratique et aujourd’hui, une compétition esportive peut rassembler jusqu’à 30 000 spectateurs, comme lors de l’événement « KCX 3 », à Paris La Défense Arena, en septembre dernier.

« Le joueur professionnel est le premier métier de la filière auquel on pense, on en compte d’ailleurs entre 200 et 300 en France. »


Quels sont les métiers du secteur ?

D. K. : Le joueur professionnel est le premier métier de la filière auquel on pense, on en compte d’ailleurs entre 200 et 300 en France. Autour de ces joueurs apparaissent différents métiers : les métiers d’encadrants - les coachs, les directeurs de la performance et les managers - les métiers de la communication et du marketing, ainsi que les métiers artistiques et techniques, qui donnent vie aux univers graphiques des compétitions et évènements. Sans oublier les métiers de conception et de développement des jeux vidéo à proprement parler, indispensables à la filière.

Existe-il des formations dédiées ?

D. K. : Certains organismes comme le Gaming Campus ou XP, l’école des métiers du jeu vidéo, développent des parcours de formation dédiés à l’esport. Les universités et les grandes écoles ne sont pas en reste, et commencent, elles aussi, à proposer des cursus spécifiques, comme le diplôme inter-universitaire Esports Manager , porté à la fois par l’université de Poitiers et celle de Paris Cité.

Pensez-vous qu’un jour l’esport sera l’une des disciplines des Jeux olympiques et paralympiques ?

D. K. : En juin dernier, le Comité International Olympique (CIO) a organisé la première Semaine olympique d’Esports . Celle-ci a été soutenue par de grands noms du jeu vidéo et a rassemblé 130 esportifs autour de compétitions de danse, de vélo, de voile, de basket et d’échecs, entre autres. Par ailleurs, le président du CIO a récemment annoncé la mise en place d’une commission pour la création de Jeux olympiques esportifs. Il s’agirait non pas d’intégrer l’esport aux Jeux que nous connaissons, mais de créer un événement dédié. Autant de signaux positifs donc, qu’il convient néanmoins d’envisager en prenant du recul : l’esport intégrera le mouvement olympique à condition que les éditeurs de jeux vidéo et le CIO trouvent un terrain d’entente quant aux problématiques juridiques et de propriété intellectuelle inhérentes à cette discipline. Peut-être aurons-nous de premiers éléments de réponse en 2028 ?

 


https://odf.u-paris.fr/fr/offre-de-formation/diplome-d-universite-du-diu-1/sciences-humaines-et-sociales-SHS/diu-esports-manager-KRQ3RFME.html

https://olympics.com/fr/esports/olympic-esports-week/

Ailleurs sur le site

CHIFFRE-CLÉ

87,5 %

Des entreprises satisfaites vis-à-vis des services de France Travail

L’état de l’emploi dans votre ville

Retrouvez les chiffres du marché du travail dans votre commune de plus de 5000 habitants.

Ex : 33000

Ensemble pour l'emploi

Retrouvez tous les chiffres permettant d'évaluer l'efficacité de notre action auprès des demandeurs d'emploi et des entreprises.