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L'AFPA forme aux métiers du littoral

Publié le  23/02/2022

En 2016, les emplois directs dans l'économie maritime française étaient au nombre de 289 000. En 2020, ils étaient passés à 360 000, selon des données réunies par le Cluster maritime. Soit un peu plus de 80 000 emplois créés en quatre ans dans la filière maritime. 

 

Avec 11 millions de kilomètres carrés de zone économique exclusive (dont 97 % se trouvent en Outre-mer), la France dispose du deuxième espace maritime mondial. De quoi présenter de belles perspectives en termes d'emploi dans le secteur.

 

Les métiers maritimes reflètent une économie très diversifiée. Il y a d'abord les secteurs traditionnels : les transports, l'industrie navale et nautique, les ressources énergétiques et les câbles sous-marins. Ensuite, parmi les secteurs émergents, le Cluster maritime distingue les énergies renouvelables, les ressources minérales, les biotechnologies, l'aquaculture et le tourisme de croisière.
Enfin, l'organisme identifie des secteurs transverses que sont l'environnement, la formation, le numérique, les sciences et innovations, les services, la sûreté et la sécurité, et la surveillance.
 

La semaine des métiers de la mer et l'AFPA

Le colloque intitulé « Compétences mer », organisé en Bretagne depuis une dizaine d'années, réunit les acteurs du monde maritime dans toute leur diversité. Lors d'un de ces colloques, Philippe Siebert, directeur régional de Pôle emploi exerçant alors en Bretagne, avait proposé de lancer une semaine régionale de l'emploi maritime.
Parmi les métiers de la mer, l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) intervient dans les secteurs de l'industrie navale, de l'industrie nautique, des activités portuaires, des énergies renouvelables en mer (EMR) et des travaux sous-marins. Mais elle « n'intervient pas dans des domaines comme le pétrole et le gaz, ou la pêche et les produits de la mer, ni sur le transport et la logistique ».
 

Des formations aux métiers du littoral

L'AFPA propose des formations pour 250 métiers, aussi bien dans le secteur du tourisme, de la restauration, que du bâtiment, des travaux publics et de l'industrie. Malgré ses trente centres en bord de mer, l’AFPA ne proposait pas, pendant longtemps, de formations aux métiers maritimes. « Et quand on dit métiers du maritime, il faut bien comprendre métiers du littoral », précise Fabrice Yeghiayan, directeur au sein de l’AFPA, ajoutant que « l'AFPA ne forme pas des navigants », mais traite en revanche des compétences utiles à la construction des bateaux.
Or, pendant longtemps, certains métiers s'apprenaient essentiellement par la pratique, sans être formalisés à travers un diplôme : « quand nous nous sommes intéressés aux métiers du littoral, nous avons été extrêmement étonnés de découvrir des métiers pour lesquels il n'y avait pas de formation. Au mieux, il y avait des formations seulement réglementaires pour ces métiers, et au pire il n'y avait rien. Pour nous, ça a été un vrai sujet d'étonnement. » En effet, le métier de l'AFPA est de former, mais aussi de faire de l'ingénierie de formation pour créer des certifications en conformité avec les nouveaux besoins exprimés.
 

Des métiers qui s'apprenaient « sur le tas »

Ainsi, depuis quelques années, l'AFPA a formalisé un certain nombre de formations qui n'existaient pas à proprement parler. Fabrice Yeghiayan explique : « Ce sont des métiers qui s'apprenaient sur le tas. Par exemple, un scaphandrier apprenait à plonger en sécurité jusqu'à 50 mètres, et ensuite il apprenait son métier de soudeur-découpeur, de coffreur-blancheur, consistant aussi à faire des relevés de position. Jusqu'au moment où les compétences devenant de plus en plus techniques, il y a eu besoin de former des scaphandriers de manière plus formalisée ».

 

Ainsi, à la demande du Syndicat national des entreprises de travaux immergés (le SNETI), l'AFPA a créé un titre professionnel pour former les scaphandriers.
Pour accéder à cette formation certifiante d'une durée de quatre mois et d'un volume de 490 heures, il est nécessaire de posséder un certificat d’aptitude médicale à l’hyperbarie, mention A, datant de moins d'un an. De quoi apprendre à intervenir sur les ouvrages immergés.

 

Un autre métier qui fait l'objet d'une formation depuis quelques années, c'est celui d'« agent de port de plaisance », un exemple de « métier pontons » qui était jusqu’alors peu formalisé.
Tout comme le métier de scaphandrier, le métier d'« agent de port de plaisance » fait l'objet de sessions de formation qui ont notamment lieu dans le Morbihan, dans le centre Afpa d'Auray, « Kerval'h en Brec'h ».

 

Aucune formation n’existait non plus pour les métiers de préparateurs de voiliers de course et de grande plaisance. C'est désormais chose faite, notamment au sein de l'AFPA de Lorient, qui organise prochainement une session de formation.

 

On peut aussi évoquer l'activité d'agent de maintenance en marine de plaisance (également nommé accastilleur, gréeur ou ouvrier polyvalent de maintenance en marine) proposée dans davantage de centres, celui d'Auray (Morbihan), et celui de Saint-Brieuc (Côtes d'Armor) où une formation de ce type a été ouverte en 2017. Une formation qui est également proposée par l'AFPA à Equeurdreville-Hainneville, au Havre, à Rochefort et à Marseille. Au programme, l'apprentissage de toutes les techniques d'entretien des bateaux de plaisance.

 

Enfin, dans un autre domaine, un métier émerge : celui de « technicien supérieur de maintenance en éolien », qui prend de l’importance avec le développement des énergies renouvelables en mer (ERM), face au défi crucial de  la transition énergétique. 
 

La « navalisation » des compétences

Mais au-delà de ces formations spécifiques, il s'agit pour l'AFPA de compléter les formations de métiers s'exerçant ailleurs que dans un milieu maritime, comme l'explique le directeur du développement : « On forme des soudeurs, des tuyauteurs, des chaudronniers, des électriciens, on forme des opérateurs composites. Mais ces formations ont été faites pour des besoins à terre. En gros, un soudeur sait souder dans une cabine. En revanche, souder à l’intérieur d’un bateau, sous la coque d’un bateau nécessite de pouvoir avoir une formation-adaptation au poste de travail, c’est à-dire une formation à travailler à l’intérieur d’un bateau. C’est là où l’AFPA intervient à travers un programme qui s’appelle la « navalisation des formations » ». Ces formations permettant de « navaliser » (ou « maritimiser ») ses compétences, ont une durée comprise entre six et dix mois, et permettent d'être qualifié dans un métier du littoral.

 

Dans le cadre de la semaine de l'emploi maritime, une nouvelle édition de l’événement « Compétences mer » se tiendra. Il sera organisé le 24 mars et réunira une grande diversité d'acteurs du monde maritime. Cette année, la thématique du colloque sera le financement de la formation professionnelle dans l'économie maritime. Un sujet qui « devrait être davantage partagé et médiatisé, pour que les entreprises comme les individus connaissent mieux les moyens, pour se former mais aussi pour lancer des actions de formation », conclut le responsable de l'AFPA.

Et pour choisir un métier de la mer en adéquation avec son parcours professionnel, la semaine de l'emploi maritime sera une occasion parfaite, du 21 au 25 mars 2022.
www.pole-emploi.fr/actualites/la-semaine-de-lemploi-maritime/presentation-de-la-semaine-de-le.html

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