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Jean lit, écrit et progresse en menuiserie : une réussite rendue possible par un accompagnement personnalisé
Jean n’est jamais allé à l’école. Grâce à un accompagnement sur mesure et à la POEI (Préparation Opérationnelle à l’Emploi Individuelle), il apprend aujourd’hui à lire, à écrire et à progresser en menuiserie. Un parcours inspirant où formation et tutorat ouvrent concrètement la voie vers l’emploi.
Publié le 04/12/2025
Une rencontre décisive
Issu de la communauté des gens du voyage, Jean doit se reconvertir après un accident de travail. Il aime les métiers du bois, il veut évoluer, mais son illettrisme devient un frein. « J’ai 43 ans et je ne suis jamais allé à l’école… Jusqu’à présent, j’avais toujours du travail et mes difficultés ne posaient pas de problème. J’avais développé une méthode pour me débrouiller au quotidien. Pour me reconvertir dans le bois, j’ai dû reprendre les bases en français et maths », raconte-t-il.
Arrivé en intérim dans une menuiserie, il joue carte sur table : il ne sait pas lire ni écrire. « Ça n’a pas posé de problème pour ses premières missions », explique Emmanuel Goutte, dirigeant de la TPE.
Lorsque l’entreprise envisage de lui confier des tâches plus complexes, France Travail Montbrison propose une solution clé : la POEI.
Un accompagnement sur mesure
« Nous voulions garder Jean. Avec Sandrine, notre conseillère France Travail Pro, on a donc mis en place un volet de 300 heures de formation réparties entre de la menuiserie au Greta et des cours de français et maths avec des bénévoles notamment avec le centre social de Montbrison. », détaille Emmanuel Goutte.
« On ne pouvait pas faire une formation continue pour Jean, ça aurait été trop lourd. On a étalé les heures pour qu’il puisse suivre tout en travaillant, trois heures par semaine maximum », ajoute Sandrine, conseillère France Travail Pro.
Jean suit des cours individuels. « Les cours en groupe, ce n’était pas pour moi. Là, j’apprends vraiment : je lis mieux, j’écris mieux, et les maths… je gère. Les nombres au-dessus de 1000, ça progresse ! », confie-t-il.
Des progrès visibles en entreprise
« Avant, il avait du mal avec les unités. Aujourd’hui, il suit les plans et remplit les fiches de travail », note Emmanuel Goutte.
Jean le confirme : « Au début, c’était dur. Mais maintenant je suis dedans. Ces nouvelles compétences, c’est nécessaire. »
« Sans la POEI, Jean n’aurait pas pu rester dans l’entreprise », rappelle Sandrine.
Une collaboration porteuse de sens
Jean est aujourd’hui pleinement intégré. « Je me sens bien dans l’entreprise. On s’entend tous très bien », dit-il avec reconnaissance envers son employeur, les bénévoles et France Travail.
Du côté de l’employeur, l’engagement est aussi humain que professionnel : « Jean habite à côté. Il est joyeux, agréable au travail. L’humain compte autant que la technique. Après quinze ans à améliorer surtout l’outil de production, ce projet humain était un nouveau challenge pour moi », souligne Emmanuel Goutte.
Sandrine insiste sur l’importance du partenariat : « Tous les employeurs ne donnent pas cette chance. Ici, l’ouverture d’esprit a été déterminante. C’est un dossier rare, qui marque. »
Un avenir renforcé
Aujourd’hui, Jean progresse en menuiserie, en autonomie et en polyvalence. Il a désormais les outils pour avancer sereinement, au travail comme dans sa vie personnelle, et il poursuit ses efforts avec détermination. Pour l’employeur, ce parcours est l’exemple même d’une réussite commune : un défi qui semblait incertain et qui s’est transformé en victoire pour tous. Ce succès rappelle que l’investissement humain en entreprise porte ses fruits, socialement et économiquement.
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