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« Avec le Plan d’Investissement dans les Compétences , nous avons créé une dynamique de collaboration en faveur de l’intérêt général »

Patricia Di Stefano, responsable du département Développement des compétences et des qualifications à la Dreets* Auvergne-Rhône-Alpes, revient sur les acquis du PIC, qui aura permis de favoriser l’accès à la formation des publics qui en ont le plus besoin. Interview.

Publié le  03/01/2024

Au terme des trois années du PIC, quel bilan faites-vous de cet engagement ?

Patricia Di Stefano : « Au-delà des bons résultats quantitatifs, les indicateurs montrent que nous avons également atteint nos cibles sur le versant qualitatif : toucher les personnes les plus éloignées de l’emploi, avec des formations dont la durée moyenne a augmenté. C’est aussi une belle réussite en termes de gouvernance : l’État avait posé des exigences fermes afin d’aller chercher les personnes les plus fragiles et nous avons créé un climat de dialogue constructif avec Pôle emploi sur cette base. Nous nous sommes challengés mutuellement et sommes finalement allés plus loin que nos objectifs de départ. Nous avons également construit des outils efficaces de suivi et nous avons contribué à la modernisation de l’appareil de formation, grâce notamment à  l’axe innovation du PIC… Et pas seulement aux frontières de notre région. »

Pouvez-vous revenir plus précisément sur la gouvernance du PIC ?

« Cette gouvernance reposait principalement sur l’État et Pôle emploi, mais nous avons souhaité y intégrer plusieurs espaces d’interaction, dans l’objectif d’interagir avec tous les acteurs de l’emploi et de la formation. Je peux citer le travail mené lors de la phase de conception du PIC avec le Crefop (le Comité Régional de l’Emploi, de la Formation et de l’Orientation Professionnelles) et les branches, mais aussi lors de la phase de déploiement avec le Comité des prescripteurs, une instance initialement centrée sur l’utilisation de l’outil de positionnement OUIFORM, dont l’État a voulu étendre l’utilisation non seulement auprès des Missions locales et des Cap emploi, mais aussi des Conseils départementaux et désormais de l’AFPA. Y sont représentés la Région, les Conseils départementaux, les Cap emploi, les Missions locales... avec la mission de fluidifier l’ensemble du parcours d’entrée en formation de l’orientation à son entrée effective. Nous avons aussi travaillé avec l’ANLCI, l’Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme, et avec de nombreux partenaires dans le cadre du Collège de l’Innovation, une instance créée par Pôle emploi pour sélectionner les dossiers de l’appel à projets innovants de l’axe 3. » 

L’axe 3 a permis d’ouvrir les portes de la formation de demain…

« Nous avons réussi à avancer main dans la main avec Pôle emploi pour que ces projets ne profitent pas seulement au porteur de projet mais à l’écosystème de formation en général : pour qu’ils poursuivent le « bien commun », avec une portée plus large et universelle. L’expérimentation Afest par exemple, (visant à étendre l’Action de formation en situation de travail aux demandeurs d’emploi) a été difficile à mettre en place mais a apporté beaucoup d’éclairages sur les bonnes pratiques. Le marché national de Pôle emploi s’est approprié les enseignements de notre pilote, que nous avons mis au point grâce au partenariat avec les OPCO et Via Compétences. Il y a aussi « Valorisation des acquis de l’expérience (VAE)-Expérience sans frontière » destinée aux migrants : elle a été suivie de près par le Ministère de l’intérieur et un projet national similaire a pu profiter des enseignements de notre expérimentation régionale. Nous avons également proposé la VAE aux professionnels de la compétence pour permettre à la fois aux formateurs de faire reconnaître leur qualification au sein de leur structure, mais aussi pour qu’ils appréhendent mieux le processus de la validation des acquis.
Ainsi ils pourront conseiller à bon escient les stagiaires par la suite...
»

Vous avez parlé d’outils créés à l’occasion du PIC…

« Il s’agit des outils de suivi des entrées en formation, qui nous ont permis d’être réactifs vis-à-vis des difficultés rencontrées. Je pense en particulier aux réponses apportées lors de la crise sanitaire, avec notamment un accompagnement à destination des organismes de formation afin de renforcer le mouvement de digitalisation. Cela a permis d’aider les structures qui n’avaient pas encore pris le virage de la digitalisation et de leur proposer une méthodologie et des conseils pour réussir la transition. Et cela a été possible grâce à la qualité de la collaboration de Pôle emploi avec l’ensemble de l’écosystème de formation. »
 

* Direction Régionale de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités
 

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