Parrainage entre employeurs et allocataires RSA : une réussite quimpéroise

Jeudi 6 mars 2025, au sein de l’agence France Travail de Quimper Nord (Finistère). Hélène Oget, conseillère placement chargée de l’accompagnement d’une centaine d’allocataires du revenu de solidarité active, et Muriel Dewaghe, conseillère entreprises France Travail Pro, accueillent en souriant une quinzaine de personnes.

Casser les freins et les représentations

Depuis un mois et demi et jusqu’en avril, un dispositif de parrainage expérimental réunit ici autant d’allocataires que d’employeurs. C’était le 23 janvier 2025, que le premier des sept ateliers a scellé leurs rencontres et, par tirage au sort, la création de binômes. Affichés aux murs, des reportages photos racontent, depuis, les étapes de ce que beaucoup décrivent comme une aventure.

« L'objectif de ce parrainage, assure Hélène OGET est de donner une impulsion dans le parcours de retour à l'emploi. Si les allocataires se sentent parfois perdus, ce n’est pas faute de compétences – ils en ont souvent de très nombreuses –, mais de confiance en eux. » « Le RSA ne peut pas être une fin en soi, appuie Muriel Dewaghe. C’est plutôt un accident de parcours professionnel. Notre objectif est de casser les freins et les représentations, de faciliter la rencontre et créer un lien de proximité pour favoriser le retour à l'emploi. »

Pour cela, le parcours de trois mois alterne les regroupements comme aujourd’hui, des ateliers à destination des allocataires, l’intervention d’une coach en image, des moments dédiés aux entreprises (avec la découverte de France Travail Pro) et des temps définis par les binômes, comme des visites d’entreprises.

Se mettre en mouvement

Et ça marche ! Après quelques minutes d’échanges en petits comités, les voici qui se présentent les uns aux autres, sur la base d’un portrait chinois, en décrivant ce qui a été mis en place ou traversé depuis la dernière rencontre : succès et difficultés, objectifs à venir.

Premier constat : qu’il soit filleul (allocataire) ou parrain, chacun admet qu’il a « au moins autant à apprendre de l’autre ». Muriel Dewaghe résume : « Recruteur ou demandeur d’emploi, vous partagez le même objectif : être davantage visible ! » Morgane et Laetitia approfondissent, par exemple, un parcours de formation. Pour la première, à la recherche d’un emploi de responsable administrative, un secteur très concurrentiel.

Au passage, Laetitia déclenche quelques rires : « Je n’ai pas encore réussi à la convaincre sur les postes de type QHSE [Qualité, hygiène, sécurité, environnement], auxquels je crois énormément. Mais elle réfléchit sur plein de choses, c’est bien. »

Des binômes efficaces

« Il y a une mise en mouvement ! » approuve Florence. Elle a justement déjà permis à sa filleule, Eril, ancienne professeure des écoles, de découvrir en immersion son métier de conseillère en insertion professionnelle (CIP). Un poste « en prise avec l’humain », où Eril doit réapprendre à se confronter à la réalité. « Comme dans son métier d’avant ».

Le duo de conseillères convoque les symboles pour leur donner, ici, tout leur sens : la première rencontre « a rallumé les étoiles ». La découverte des binômes s’est ponctuée d’une mise en scène : son portrait photo dans un cadre de tableau. Une malle aux trésors symbolise tous les échanges, un trésor que chacun peut ramener chez soi et est invité à cultiver, y compris au-delà du dispositif.

Aujourd’hui, tous soulèvent un trophée, synonyme de son engagement, pour évoquer ses prochains objectifs. Non, sans émotion. Eril finit par soulever le trophée-récompense, sous les applaudissements du groupe. L’atelier terminé, les discussions se prolongent sur le parking… en attendant le prochain atelier.