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« Nous sommes largement plus acculturés à l’IA que certaines entreprises ! »
Lundi 27 janvier, une table ronde était organisée par le Medef des Côtes-d’Armor dans le cadre de l’événement le Tour de France de L’IA. L’occasion pour Angélique Goodall, directrice régionale de France Travail Bretagne, de détailler l’avancée de l’établissement dans l’utilisation des nouvelles technologies.
Publié le 04/02/2025
Lundi 27 janvier 2025, Angélique Goodall, directrice régionale de France Travail Bretagne, a participé à une table ronde sur la transformation des métiers liée à l’Intelligence artificielle, aux côtés d’Anne-Paule Beaucher et de Yann Bodic, cadres de CER France, et de Jérôme Guiard, directeur adjoint du Crédit Agricole dans les Côtes-d’Armor. Celle-ci a ponctué l’étape bretonne du Tour de France de l’IA, organisée à Ploufragan par le Medef 22, en amont du sommet mondial prévu à Paris, les 10 et 11 février.
Face à un parterre de 300 chefs d’entreprise et institutionnels, la directrice régionale Bretagne a détaillé comment « France Travail développe déjà des solutions avec l’IA et s’engage, au quotidien, pour gérer les peurs générées par les nouvelles technologies et pour accompagner cette transition majeure dans l’organisation ». Dans la foulée des retours d’expérience de deux responsables de CER France et du directeur général adjoint du Crédit Agricole des Côtes-d’Armor, Angélique Goodall a d’abord rappelé que « France Travail avait inscrit, depuis plus de dix ans déjà, la digitalisation et l’IA dans sa stratégie nationale, que ce soit dans la conquête des entreprises ou dans l’accompagnement des demandeurs d’emploi ».
« Placer l’humain au bon endroit »
L’établissement dispose du fichier de données le plus important de France, aussi bien sur l’entreprise que sur la demande d’emploi. Cette mine d’informations fiables, « nous devons savoir l’exploiter à bon escient, dans le cadre de notre mission d’intermédiaire [entre demandeurs et entreprises]. Nous pensons que l’humain reste le seul capable de faire la différence. Pour autant, nous regardons comment ces nouvelles technologies peuvent nous aider à prendre la meilleure décision. »
Il y a déjà plus de dix ans, France Travail a mis en place l’automatisation d’une partie de la saisie de documents et de justificatifs des demandeurs d’emploi, pour permettre à ses conseillers, dans un second temps, de valider, ou non, leur indemnisation. « Lors de cette étape, non seulement nous n’avons pas licencié de personnel, mais nous avons augmenté les effectifs », a précisé Angélique Goodall. Ce temps économisé en sous-traitant une saisie sans plus-value a en effet été réemployé au bénéfice d’une relation en amont, plus efficace et proactive, auprès des demandeurs d’emploi. « En interne, nous sommes allés encore plus loin. Nous avons dépassé l’étape de la robotisation en intégrant l’IA dans certains actes-métiers. » La direction nationale de l’établissement s’emploie à rencontrer les conseillers dans leur quotidien, sur le terrain, pour évaluer à quel moment l’IA peut se substituer à l’humain. « Notre objectif : placer, chaque fois, l’humain au bon endroit. »
L’utilisation de l’IA, un enjeu de société
Bien sûr, l’IA n’est pas employée qu’en interne : « Nous accompagnons aussi les demandeurs d’emploi pour qu’ils puissent eux-mêmes se convaincre de son bien-fondé. » Au-delà des formations pour leur permettre de se familiariser avec ces nouveaux outils, « à ce jour, 77 % des demandeurs ont utilisé l’IA dans le cadre de leur recherche d’emploi, que ce soit dans la rédaction de leur CV, la préparation à un entretien, etc. Nous sommes largement plus acculturés à l’IA que certaines entreprises ! »
La directrice a également souligné le rôle essentiel de la Direction des systèmes d’information (DSI) de l’établissement, grâce à son travail sur-mesure en fonction des besoins de l’établissement : « Un seul exemple : le Chat FranceTravail. Il intègre la réglementation et nos usages internes. Surtout, il veille au respect d’une Charte et des préconisations d’une commission nationale d’éthique qui se réunit chaque mois. » La sécurisation des données, elle, se fait dans les règles RGPD [règlement général de protection des données] du pays.
« Cette démonstration par la preuve, en interne comme en externe, s’accompagne évidemment de discussions dans les instances du personnel », a conclu la directrice régionale Bretagne. Pour l’établissement, l’objectif est d’assurer la réussite de cette transition majeure et incontournable auprès des 55 000 collaborateurs de ses 900 agences locales, ainsi que pour les publics qu’il accompagne, demandeurs d’emploi comme recruteurs.
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