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Un Défi culinaire pour recruter autrement
Le 15 février, le Loft, à Rennes, accueillait le Défi Culinaire. Un événement « recruter autrement » organisé par Les Entreprises S'engagent club Ille-et-Vilaine, France Travail, Le Medef 35 et We Ker. Au cours de cet atelier, employeurs et demandeurs d'emploi, anonymes, ont été amenés à produire des cafés gourmands en équipes. L'occasion, pour les candidats, de reprendre confiance en eux et, pour les entreprises, de repérer des profils avec des savoir-être recherchés, avant un job dating en seconde moitié d'après-midi.
Publié le 21/02/2024
Les blouses blanches s'agitent autour des tables, au milieu des effluves de café et de chocolat. Les quarante demandeurs d'emploi et les neuf employeurs rassemblés le 15 février au Loft, espace de coworking rennais, avaient pour objectif de réaliser, par équipes, un café gourmand dans un délai d'une heure et demie, avant d'être notés par un jury. Ce Défi Culinaire - organisé par France Travail, We Ker, Le Medef 35 et Les Entreprises S'engagent club Ille-et-Vilaine - est un concept inédit, développé dans le cadre des événements « Recruter Autrement ». « Il reprend le procédé des opérations Du Stade vers l'emploi, à savoir réunir des recruteurs et candidats de façon anonyme. Cela permet de révéler les comportements et les savoir-être des uns et des autres. Une première étape avant un job dating, dans la seconde moitié de l'après-midi », explique Angélique Goodall, directrice régionale de France Travail Bretagne.
Ce type d'opérations s'avère salutaire, à l'heure où les entreprises peinent à trouver les profils adéquats. « Il faut innover dans la manière de les rechercher, en s'ouvrant à des compétences qui ne sont pas forcément validées par des qualifications », ajoute la directrice. L'organisation de ce Défi Culinaire a demandé une coopération étroite entre les différents partenaires. « Le Medef 35 nous a proposé des entreprises. Avec plusieurs agences France Travail, nous avons ensuite mutualisé nos ressources pour connaître les besoins de ces dernières. Nous avons également mis en place, en amont de l'événement, un atelier « Cinq minutes pour convaincre » pour tous les candidats inscrits, afin de les préparer au job dating », précise Typhaine Buisson, conseillère entreprise à l'agence France Travail Rennes Sud.
« On voit l'envie de la personne »
Michaela Langer, présidente du club Les entreprises s'engagent Ille-et-Vilaine, a observé le déroulé du Défi Culinaire avec intérêt : « Il permet aux personnes éloignées du travail de reprendre confiance en eux. On se rend compte que chacun a quelque chose à partager à travers la cuisine. D'autant plus que, grâce à l'anonymat, tout le monde se sent au même niveau. En facilitant l'échange, on voit plus clairement l'envie de la personne et ses capacités ».
« J'ai remarqué que certaines personnes, très timides au départ, ont ici des conditions favorables pour se révéler », témoigne Virginie Bouillon, responsable RH du groupe Actual, spécialisée dans le travail temporaire, la formation, l'insertion et le recrutement. « Les participants sont parvenus à bien s'organiser en équipe pour produire des gâteaux. Dans le milieu du travail, c'est pareil. On avance ensemble, en suivant des consignes », remarque-t-elle. François Gouesnard, chef de base d'une structure Le Bot à Messac, assure quant à lui qu'il peut déjà « apercevoir des personnalités intéressantes, ayant un esprit d'entraide et pouvant faire face à des situations d'urgence où l'on ne maîtrise pas tout ».
« Sans stress et sans jugement »
Les demandeurs d'emploi sont eux aussi enthousiastes. « Sans stress et sans jugement, nous sommes amenés à communiquer pour réaliser des pâtisseries, permettant par là-même de créer un esprit d'équipe », témoigne Zoé. Véronique retient elle aussi l'aspect informel de la démarche : « Les barrières sont estompées, ce qui me permet de communiquer plus facilement avec les entreprises sur mon profil. Et qui sait, peut-être qu'il pourrait intéresser l'une d'elles à l'avenir ! »
Yaghoub trouve quant à lui l'idée du Défi culinaire « ingénieuse, presque parfaite ! Cette approche permet de prendre la personne dans sa globalité, en considérant ce qu'elle peut faire, plutôt qu'en se basant uniquement sur son CV et son parcours ». En reconversion dans le numérique, le jeune homme retrouve dans l'atelier des conditions similaires à son secteur d'activité : « En une heure et demie, nous avons dû fournir quelque chose de comestible et de beau en respectant les délais impartis. Or, dans le numérique, nous réalisons des sprints, dans le même esprit : nous devons fournir quelque chose de fonctionnel et de qualitatif dans un délai imparti. Cela demande d'avoir un esprit d'équipe et de la réactivité ».
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