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« Job dating inversé » à Rennes, un pas décidé vers l’inclusion

Dans les locaux d’Harmonie Mutuelle à Rennes le 8 novembre, une soixantaine de demandeurs d’emploi en situation de handicap ont pris part à un « job dating inversé ». Les entreprises sont venues à eux pour les séduire, pour pleinement marcher vers l’inclusion.

Publié le  13/11/2024

Les huit tables ont fait le plein. Près d’une soixantaine de demandeurs d’emploi en situation de handicap sont présents dans les locaux d’Harmonie Mutuelle, près de la gare de Rennes, ce vendredi 8 novembre. La réussite de cette matinée de « job dating inversé », organisée par le mutualiste, « les Entreprises s’engagent - Club d’Ille-et-Vilaine - Medef 35 », l’agence France Travail Rennes Centre et Cap Emploi, tient aussi au fait que les entreprises bretilliennes ont pleinement joué le jeu de l’inclusion.

« Pour que ce soit du cousu main, on a demandé au service public de l’emploi ce que les demandeurs d’emploi en situation de handicap sur Rennes Métropole recherchaient, dans quels secteurs… Une fois connus ces éléments, on a fait un appel aux entreprises ciblées, bien avant la rentrée, et on a refusé des entreprises ! Ça fonctionne, parce que c’est un format différent : c’est à l’entreprise de se pitcher, d’expliquer ses valeurs », savoure Sabrina Chantepie, responsable du pôle ressources humaines inclusion au Medef 35 et animatrice de la communauté « Les entreprises s’engagent - Club d’Ille-et-Vilaine ».

« Dire aux entreprises : n’ayez pas de craintes ! »

« Les entreprises commencent à en prendre conscience : les personnes en situation de handicap sont très fiables, très motivées. Et ce, même si, parfois, en raison de leurs parcours compliqués, elles n’osent plus se présenter, sauf à ce type d’événements qui bouscule les codes. C’est ce qu’il faut dire aux entreprises : n’ayez pas de craintes ! Ce sont des personnes totalement employables ! Les Jeux Paralympiques de Paris ont été un accélérateur dans cette compréhension », lance Chrystèle Dumast-Joyeux, conseillère entreprise France Travail et animatrice d’un « Club TH » à l’agence Rennes Centre.

Le déroulement de la matinée est simple. À l’image d’un speed-dating classique, chaque table va voir se composer des attelages différents. Mais ici, ce sont deux entreprises qui passent de rendez-vous en rendez-vous. Avec, à chaque fois, devant un public aux attentes, aux envies différentes, les deux recruteurs disposent, chacun, de quatre minutes pour présenter leur société et ainsi… séduire les demandeurs d’emploi. « C’est tout l’état d’esprit du job dating inversé : l’initiative revient à l’employeur d’aller vers le demandeur d’emploi, avec son CV recruteur. On inverse vraiment jusqu’au bout. Et, comme il s’agit d’un évènement pour les travailleurs en situation de handicap, ça facilite les choses : le sujet de postes à adapter en fonction du handicap du candidat peut très rapidement être abordé », précise Jérémy Catusseau, chargé de relations entreprises à Cap Emploi. À l’issue de ces passages, des entretiens individuels ont été organisés, afin que ceux qui ont senti un feeling ou trouvé une opportunité puissent aller plus loin vers l’emploi.

« Dans cette configuration, le candidat est plus à l’aise »

« Mon but est de travailler et de montrer de quoi je suis capable ! Souvent, les recruteurs se braquent au niveau du fauteuil, alors que j’ai la chance d’être très dynamique : j’ai l’usage de mes jambes et de mes bras », explique Christelle, heureuse et séduite par les différents métiers présentés. « C’était intéressant, car on ne court pas inutilement à chercher des offres. Là, on peut poser les questions directement, notamment sur les formations complémentaires. Parfois, on est un peu perdus, avec tout ce que l’on nous propose. Là, on a pu avoir plus de réponses, on y voit plus clair », se réjouit Marlène, bien décidée à passer des entretiens individuels. Du côté des « pitchers », la matinée a aussi été bien accueillie. Cela leur a permis de croiser de nombreux profils.

« C’est intéressant de se mettre dans cette configuration, parce que le candidat est plus à l’aise », note Elodie Le Bris, recruteuse pour le groupe Stef. « C’est un exercice intéressant pour nous, notamment en termes de communication. Quand les candidats doivent venir chez nous, ça ne leur est pas évident de franchir notre porte. Ça peut paraître bête, mais ça n’est pas rien. Là, je l’avoue : ce matin, j’avais un peu d’appréhension, car j’allais un peu dans l’inconnu, même si j’avais préparé. Mais c’est chouette, ça permet de rencontrer du monde différemment », glisse son binôme du jour, Mathilde Conquet, qui officie dans le recrutement pour le groupe Samsic.

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