Enquête BMO 2024 : des intentions d’embauche toujours élevées en Bretagne

Avec 152 924 intentions d'embauches déclarées par les entreprises, le marché du travail breton reste dynamique. Toutefois, après deux années record à la hausse, les intentions d'embauche pour 2024 ont légèrement baissé (-6,4%). Ce fléchissement est en partie dû au ralentissement de l'économie et aux incertitudes qui y sont liées. « On constate une certaine homogénéité entre les quatre départements bretons car la région cumule plusieurs secteurs d'activité en tensions : l'agroalimentaire, l'agriculture, le numérique, l'hôtellerie restauration, les transports et la construction », remarque Stéphane Bideau, directeur régional adjoint de France Travail Bretagne.

Les intentions d'embauche sont essentiellement concentrées sur le secteur des services (63,2%). En premier lieu sur les métiers d'agents d'entretien de locaux, d'aides à domicile et d'auxiliaires de vie, mais aussi sur les métiers de la restauration et chez les aides-soignants. Suivent le commerce (11,1%), et l'agriculture (7%), qui s'avère par ailleurs le seul secteur à sortir son épingle du jeu, avec une progression de 10,1 % de ses intentions d'embauche, pour 51,2 % de projets de recrutement jugés difficiles.

Le secteur de la construction demeure toutefois celui qui rencontre les plus fortes difficultés à pourvoir ses postes, avec 77,7% de projets de recrutement jugés difficiles. « Si le secteur a beaucoup progressé en termes de conditions de travail, ces métiers n'ont toujours pas bonne presse auprès de l'opinion publique », explique Stéphane Bideau. Le métier de couvreur est ainsi le second métier où les difficultés de recrutement sont les plus élevées (88,5 % recrutement), juste derrière les conducteurs de transports en commun sur route (91,1%) et juste devant les agents de sécurité et de surveillance (87,4%) et les ouvriers qualifiés en menuiserie en en agencement du BTP (87,1 %).

« Multiplier par deux nos contacts avec les entreprises sur le terrain »

Toutefois, la part d'intentions déclarées difficiles (59,7%) est en légère baisse par rapport à 2023. « C'est assez encourageant car on peut considérer que les actions mises en place par France Travail et ses partenaires ont contribué à cette baisse », note Stéphane Bideau. « Cela nous encourage à  poursuivre notre travail en matière de développement de compétences, en promouvant la MRS mais aussi en mettant en place des immersions et des actions de formation dans les entreprises », assure Angélique Goodall, directrice régionale de France Travail Bretagne. « Mais aussi en allant à la rencontre des entreprises pour les sensibiliser sur la réalité du marché du travail et leur faire comprendre qu'elles doivent se développer une stratégie de séduction des demandeurs d'emploi. Et enfin, en continuant à organiser des rencontres entre employeurs et candidats telles que les job dating inversés, les opérations Du stade vers l'emploi ou les Restaurants éphémères. »

« Nous avons également l'objectif de multiplier par deux les contacts avec les entreprises, sur le terrain. Nous mettons ainsi en œuvre une expérimentation en vue d'identifier les partenaires qui disposent de services de prospection et de démarchage auprès des entreprises, afin de mutualiser nos expertises », ajoute Angélique Goodall. La directrice régionale, qui garde l'esprit positif, rappelle que « le faible taux de chômage en Bretagne (6,1%) et le nombre élevé d'intentions d'embauche montrent de belles perspectives en termes d'opportunités d'emploi dans la région ».