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Semaine des métiers du Tourisme. Un « restaurant éphémère » pour casser les codes

Au cœur de la Semaine des métiers du Tourisme, le Lycée La Closerie de Saint-Quay-Portrieux a accueilli mercredi 5 avril un « restaurant éphémère », avec 25 demandeurs d’emploi, répartis en « brigade » en cuisine comme au service en salle. Une journée qui a ouvert les appétits de chaque participant.

Publié le  06/04/2023

Dans la cuisine du Lycée La Closerie, à Saint-Quay-Portrieux, les plans de travail ne manquent pas d’animation. C’est déjà le coup de feu ! Autour d’un menu, a priori, simple à réaliser, les préparations sont nombreuses. Les jaunes d’œufs sont cuits et écrasés avec minutie. Les légumes sont taillés finement. Les dressages de l’entrée, du plat comme du dessert ne vont pas tarder. Seize demandeurs d’emploi sont venus participer au « Restaurant éphémère » pour approfondir ou découvrir leur appétit pour les métiers de la restauration. Neuf autres ont choisi de prendre part à l’autre atelier : celui de la mise en place de la salle et du service. « Un job-dating entre un employeur et un salarié devant une feuille pendant 20’, ça n’a rien à voir avec un passage en cuisine de deux heures. Une mise en situation, c’est le mieux », livre Dominique Spenlehauer, président de l’UMIH Bretagne, qui a œuvré, en partenariat avec Pôle emploi, à la mise en place de cette opération. « C’est une rencontre UMIH-Pôle emploi. Ils avaient l’idée, on a pu la structurer, notamment en réalisant le sourcing des demandeurs d’emploi, en allant chercher les entreprises. Toutes les équipes de l’agence de Guingamp se sont mobilisées. Tous les demandeurs d’emploi sont en immersion totale, de 8h30 à 17h. On a choisi de les transporter de l’agence jusqu’au lycée, car on voit à quel point la mobilité est un frein au recrutement… On a des profils loin de cette branche, on travaille sur le transfert de compétences. On sent qu’il y a du plaisir », rapporte Laurent Hamon, directeur de l’agence Pôle emploi de Guingamp. « Après avoir vu un reportage sur un restaurant du même type en région parisienne, je me suis dit qu’on devait faire de même chez nous. Il fallait trouver le plateau technique. Pôle emploi nous a parlé de cette Semaine du Tourisme… un mois plus tard. L’organisation de leur part est sensationnelle ! C’est l’occasion de donner l’envie à certains, mais aussi qu’on parle mieux de notre métier : qu’est-ce que c’est beau quand on a sorti une belle assiette, que c’est bon… On veut renouveler : on a déjà des contacts avec l’Epide (établissement pour l’insertion dans l’emploi) pour faire venir de plus petits groupes », salive déjà Pascal Monchoix, vice-président général de l’UMIH22.

Nicolas Adam, chef étoilé : « La profession a évolué, la cuisine est un très, très beau métier »

« Je suis là pour me réorienter. C’est ma première journée en cuisine, ça me plaît. J’ai dit oui tout de suite pour découvrir. Voir des chefs comme Etchebest ou d’autres à la télé, ça donne envie d’essayer », avance Gaël, auparavant salarié chez un fabricant de fenêtres. D’autres profils éloignés des métiers de la restauration étaient présents, notamment un ancien musicien et conseiller client, de retour de Leipzig ou encore une jeune fille qui souhaite entrer dans la Marine, mais comme… cuisinière. « Il faut casser les codes de recrutement, autour d’un modèle in-situ », confirme Frédéric Sévignon, le directeur régional de Pôle emploi Bretagne. « C’est important d’avoir cette synergie entre le lycée, les profs et les professionnels. Je voulais remercier Pôle emploi, c’est une très belle initiative. On a vraiment un problème récurrent pour l’emploi dans nos métiers. Mais la profession a évolué, la cuisine est un très, très beau métier », glisse le chef étoilé et parrain du "restaurant éphémère" Nicolas Adam, qui a déniché un… « talent » dans cette brigade éphémère. « J’ai trouvé un candidat formidable, adorable, qui souhaite une Mention complémentaire « Dessert à l’assiette ». Il pourra la faire, chez moi, à « La Vieille Tour » à Plérin. Au-delà de ce profil, j’ai vu des gens passionnés. Et, même si les gestes sont encore timides, c’est magnifique », se réjouit-il. « Je suis content : le chef m’a proposé de travailler dans son entreprise… J’espère, je croise les doigts. Je n’ai pas encore d’objectif précis : tout ce que je sais, c’est que je veux voyager, ce métier me le permettra », explique, avec un grand sourire, l’heureux Gaël Meudic (17 ans), déjà titulaire d’un CAP Pâtisserie et actuellement en CAP Cuisine à Plouha. « C’est une opération à renouveler en dehors de cette Semaine du Tourisme », appuie, enfin, le Préfet des Côtes d’Armor Stéphane Rouvé, venu rappeler l’engagement de l’Etat mais aussi se régaler du menu de l’établissement éphémère.

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