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Méthode de recrutement par simulation. Ils l’ont adoptée !

Trois entreprises évoluant dans des univers professionnels différents ont accepté de témoigner de la réussite de la méthode de recrutement par simulation (MRS), une manière innovante pour recruter autrement et sans CV.

Publié le  27/10/2023

Chez Keolis Rennes, qui recrute des conducteurs de bus chaque année, le recours à la MRS, avec l’appui de Pôle emploi, remonte déjà à 2017 avec six années de travaux en commun pour réussir les recrutements. Présent à l’agence Rennes Sud pour témoigner de cette méthode, Pierrick Jézéquel, référent Filière Développement RH & Référent Label Egalité Femmes/Homme chez Keolis, explique pourquoi la MRS s’est imposée, assez naturellement. « Lors des trois premières années, la MRS nous a permis de capter davantage une population issue des QPV (quartiers prioritaires de la politique de la ville) ou en éloignement de l’emploi, chose qui était très importante pour nous, et qui permettait aussi de casser ce mythe de l’inaccessibilité. On a eu des résultats très probants », glisse-t-il, expliquant que son prédécesseur Gérard Morin et la conseillère Pôle emploi MRS Sonia Boucaud ont mis en place « un système d’étalonnage » pour recruter : « Ils se sont mis d’accord sur des exercices fondamentaux (orientation, comptage de monnaie, perturbations), qui permettent de plonger le candidat MRS, autour d’une table, dans l’environnement le plus proche de la conduite. » Cela a fait ses preuves.

« Une adéquation parfaite car on ne peut pas trouver des régleurs déjà formés » - Adeline Nedelec, Responsable RH, chez Albéa Cosmétiques & Fragrances

« Et, depuis 2020, face à notre difficulté récurrente à trouver du personnel formé, on a augmenté notre partenariat tout simplement, livre le recruteur. La MRS nous permet de capter une population qui ne va pas forcément faire l’effort de candidater. Il y a moins de formalisme qu’avec le CV ou l’entretien… Ça permet de toucher des populations différentes, de capter des curieuses et curieux, de donner envie de s’intéresser au projet. La MRS nous a consolidé sur les profils reconversion, souvent autour de la quarantaine et jusqu’à 60 ans. C’est un beau partenariat. » Pour Adeline Nedelec, Responsable Ressources Humaines chez Albéa Cosmétiques & Fragrances (Plouhinec), la découverte date de l’été 2023. « L’idée de la MRS sur les postes de conducteur d’équipements de fabrication – puis de régleurs assemblage/finition – a émergé à l’issue d’une réunion de travail avec Pôle emploi pour leur faire part de nos besoins comme de nos difficultés à pourvoir ces postes », rapporte la responsable morbihannaise, qui a vite franchi le pas. « On a été assez rapidement intéressé par la démarche de recruter sans CV, sans examen du parcours pro, et plutôt sur l’idée de se concentrer sur les seules habilités ou compétences déjà présentes chez le candidat. Pour nous, ça fait vraiment sens : le métier de régleur n’existe nulle part ailleurs, puisqu’il est adapté à notre parc machines. Il y avait une adéquation parfaite entre cette proposition et ce qu’on peut faire, puisqu’on ne peut pas trouver des régleurs déjà formés », avance-t-elle. Proposé par les conseillers Pôle emploi, le contenu des séances MRS a été validé par les chefs d’équipe d’Albéa et les salariés occupant ce même poste.

« On a recruté quelqu’un qui est passé directement conducteur de ligne. On a vu qu’il y avait un potentiel : il est appliqué, intéressé » - Sébastien Rigollé, directeur de site Volpin la Trinitaise

« On a été très agréablement surpris de voir à quel point le contenu est en lien avec les habilités requises. Il s’agit d’exercices consistant à repérer des pièces non conformes, des couleurs non conformes sur des pièces, entrer des paramètres dans des machines. On renouvellera : c’était très pertinent et très intéressant à mener », apprécie la RH, très heureuse de ses premières recrues MRS. Dans les Côtes d’Armor, Sébastien Rigollé, directeur de site Volpin la Trinitaise, à Merdrignac, a apprécié la MRS. « On a recruté quelqu’un qui est passé directement conducteur de ligne. On a vu qu’il avait un potentiel : il est appliqué, intéressé », explique le dirigeant, qui, avec les équipes MRS, a préparé les tests organisés directement sur le site de la Zone Artisanale de la Racine. « Le faire sur le site a aussi permis de cibler des gens proches de l’usine. A mon sens, c’est un des facteurs qui fait aussi fonctionner la MRS, après les tests. » Dans cet abattoir (découpe et transformation de produits de dindes), a été mis en place un exercice de reproduction d’une figure imposée avec des éléments de construction en bois ; suivi d’une mise en situation de quatre candidats devant des écrans, avec une mise en difficulté volontaire de l’un des candidats, afin de constater la réaction des autres participants et leur capacité à prendre des initiatives.

Dans les prochains mois, Pôle emploi va continuer de déployer sur l’ensemble de la région ses expériences de recrutement qui cassent les codes, pour mieux aider les demandeurs d’emploi à découvrir des métiers et les entreprises qui recrutent.
 

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