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Une « entreprise éphémère » pour monter en compétences et nouer des contacts

Du 31 mai au 12 juillet, l'agence Pôle emploi de Lannion propose l'action « entreprise éphémère » à destination d'une cinquantaine de demandeurs d'emploi de longue durée. Répartis dans cinq services différents, les associés développent leurs compétences techniques et humaines avant de recevoir différentes entreprises. En facilitant les échanges entre employeurs et demandeurs d'emploi, l'action a déjà permis à plusieurs participants de retrouver le chemin de l'emploi.

En recherche d'emploi depuis deux ans, Magdalina Veriter a quitté la région parisienne pour rejoindre sa famille sur la côte de Granite Rose. Contactée par Pôle emploi pour participer à l'expérience « entreprise éphémère », elle a été retenue, avec une cinquantaine de demandeurs d'emploi, pour cette action qui a démarré le 31 mai au Pôle Phoenix de Pleumeur-Bodou. Cette opération est issue d'une réflexion entamée, l'année dernière, par l'agence de Lannion au sujet des chômeurs de longue durée, et s'inspire d'une expérience similaire à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques). « En sortie de la crise du Covid, on constatait que nombre d'entre eux avaient un discours fataliste. Il s'agissait de les remobiliser », explique Chantal Lecointe-Laumond, directrice de l'agence. 
Après quatre journées favorisant la cohésion de groupe, les participants se sont vus présenter les différents services de cette entreprise, nommée « Job impact », qui durera jusqu'au 12 juillet : ressources humaines, communication, web, face-à-face et call center. « Pendant la première semaine, nous avons réalisé un travail collectif autour de la mise en œuvre du projet  », explique Sylvain Robert-Baby, l'un des trois coachs de l'entreprise éphémère. « Dans un second temps, notre action a ciblé la formation, notamment pour améliorer leurs compétences techniques et commerciales. Dans les services face-à-face et call-center dont j'ai la charge, j'ai ensuite travaillé à diffuser les fondamentaux, avant d'établir des coachings spécifiques : comment j'accroche une entreprise que j'appelle ? Et, en face-à-face, comment je crée un climat de confiance avec cette entreprise ? ». 
 

« Réacquérir des réflexes professionnels »

Magdalina Veriter a choisi de rejoindre le service communication. « En externe, je suis chargée de faire connaître l'expérience au public en contactant les médias et les entreprises, mais aussi en publiant un journal de bord. En interne, c'est plus pour entretenir la cohésion. »
Laetitia Labalette a, elle, rejoint le service ressources humaines. La Nordiste, demandeuse d'emploi depuis 2009, a emménagé à Ploumilliau en février. « Les conseillers ont été très vite à l'écoute », témoigne-t-elle. Soutenue par sa coach, l'associée s'est très vite intégrée. Et l'expérience s'est tellement bien déroulée que la secrétaire de formation a été embauchée en intérim, dès le 21 juin, chez l'entreprise de chaudronnerie DEP Services, à Pédernec, pour un CDD reconductible, avec possibilité d'évolution en CDI. 
Magdalina Vériter a, pour sa part, déjà reçu une proposition d'entretien. Dans l'attente d'autres opportunités, « le service RH de l'entreprise éphémère nous aide à préparer nos entretiens d'embauche et à réaliser nos CV, en vue de réacquérir des réflexes professionnels. »
« C'est une opération gagnante pour l'ensemble des parties : pour les associés, ça favorise une reprise de confiance. Pour les entreprises qui viennent à leur rencontre, ça fait tomber un certain nombre de stéréotypes sur les demandeurs d'emploi. Cette action permet de nouer des échanges authentiques, où chacun est amené à se décentrer », remarque Chantal Lecointe-Laumond.
 

« Nous rencontrons directement les salariés avant même d'avoir lu un CV »

Pour Rachel Marlot, DRH de l'entreprise adaptée ANRH, cette expérience a été enrichissante : « La majorité de nos salariés ayant une Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé reconnaissance (RQTH), nous travaillons beaucoup avec Pôle emploi et Cap emploi. Mais cette fois-ci, nous rencontrons directement les salariés avant même d'avoir lu un CV. » Suite à leur passage dans l'entreprise éphémère, deux demandeurs d'emploi RQTH ont rejoint l'entreprise ANRH pour deux semaines. « L'un deux, ancien mécanicien dans l'Armée, travaille chez nous dans le câblage électrique. Il m'a confié se sentir comme un poisson dans l'eau », assure-t-elle. Le deuxième employé, licencié pour inaptitude dans la restauration, travaille désormais dans le sertissage de câble. Si tout se passe bien, après ces deux semaines d'immersion, ils seront prolongés jusqu'à notre fermeture pour congés, le 29 juillet. « Et, pourquoi pas, poursuivre l'aventure avec eux à partir de septembre. »
Au fil des semaines, Sylvain Robert-Baby a remarqué un basculement : « Au départ, les associés étaient très observateurs. Ensuite, en intégrant leur service, ils ont appris à se présenter, à décrire leurs parcours mais aussi, en parallèle, à reprendre pied ». Après ces six semaines et demi d'accompagnement quotidien au sein de l'entreprise éphémère, l'accompagnement se poursuivra individuellement par visio ou téléphone, Les réussites de l'entreprise éphémère sont toutes comptabilisées sur le journal de bord. Au 27 juin, on dénombrait ainsi 59 entretiens réalisés, 161 offres dénichées et 11 emplois obtenus.
 

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