Travaux publics : Une convention signée pour l'attractivité

La deuxième semaine nationale des métiers du bâtiment et des travaux public a permis, ce mardi 11 octobre, la signature d’une convention de partenariat entre Pôle emploi Bretagne et la Fédération Régionale des Travaux Publics (FRTP), à Domloup (Ille-et-Vilaine), au cœur des entreprises Colas et Pigeon. L’occasion surtout de faire part des difficultés à trouver des talents pour venir grossir les rangs des acteurs des travaux publics. Si, près de 13.000 salariés composent les effectifs du secteur, il existe 1.200 offres d’emploi constantes sur la Bretagne, près de 300 par département ! « On a vraiment de l’activité, on a toujours 10% de recherche. Nos métiers sont sous tension. On a besoin de créer du lien avec Pôle emploi, de se faire connaître, pour progresser sur le sourcing. Les formations, on les a. Maintenant, il faut trouver les hommes et les femmes pour notre branche », explique Jimmy Rio, président de la Commission Emploi et Formation de la FRTP Bretagne et également directeur régional de l’entreprise Allez et Cie. Parmi les outils, cités dans cette convention : l’immersion facilitée qui permet de découvrir l’environnement et les conditions de travail. « Aller sur le terrain est fondamental. Il faut que tout le monde joue le jeu : les entreprises qui précisent quand il est plus simple pour elles d’accueillir, les demandeurs d’emploi qui se disent intéressés par l’entreprise. Une connexion et le CERFA se font automatiquement. Cette immersion, suivie d’une formation, via notamment Constructys, puis l’intégration dans l’entreprise, c’est le triptyque qui marche bien aujourd’hui. Comme les opérations portes-ouvertes », rappelle Frédéric Sévignon, directeur régional de Pôle emploi Bretagne. L’enjeu de la communication est également important pour les TP, qui peinent à sortir de l’image de bétonneurs/pollueurs.

La pyramide des âges à prendre en compte 

« On fait encore face à des poncifs. On est acteurs de la planète, au cœur d’un écosystème qui évolue. Nous sommes des métiers en mouvement, pas du passé. Dans nos process, on est déjà sur une économie circulaire. On peut aller jusqu’à 50% de réutilisation pour de l’enrobé ou du béton. Les déchets inertes n’existent quasiment plus dans les TP. On travaille beaucoup sur l’économie d’eau, l’écoconduite, l’usage de biocarburants… Ce n’est pas du greenwashing ! Savoir réaménager notre espace commun en redonnant vie à des cours d’eau, récréer de la biodiversité qui existait il y a 15/20/30 ans, assurer des continuités écologiques : ce sont de nouveaux métiers qui existent dans les TP », explique Guillaume Luraine, chef d’agence de l’entreprise Colas à Rennes. Un travail au long cours que mène la FRTP. « Les TP ne stagnent pas. On innove pour attirer les jeunes : on travaille sur les smart cities, l’environnement, le réseau d’eau potable, l’éclairage public… On progresse sur nos outils, avec des engins bi-énergies. Nos clients nous amènent vers ça », poursuit Jimmy Rio. « Les femmes, aujourd’hui, ne doivent pas avoir peur des caricatures que nous avons véhiculé pendant trop longtemps. Sur la pénibilité, nous avons également beaucoup évolué sur tous nos métiers, par des aides à la manutention, des ergonomes qui passent également dans nos bureaux… Nos métiers sont en réelle mutation par rapport au développement durable, avec des enrobés tièdes, du recyclé. Mais c’est la partie immergée de l’iceberg. On doit plus le mettre en avant pour pouvoir plus attirer les jeunes », avance Eric Vincent, directeur de plusieurs sociétés du groupe Pigeon, notamment Enrobés 35 à Domloup, où a été signé le partenariat. Le besoin d’un recrutement jeune s’impose également par une pyramide des âges montrant un socle à développer pour renouveler une génération qui partira bientôt loin des chantiers.