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Route du Rhum. Plongée au cœur de l'inclusion
Les conseillers de Pôle emploi Rennes Ouest ont organisé le 26 octobre dernier une journée pour huit demandeurs d'emploi en situation de handicap à Saint-Malo, à quelques jours du départ de la Route du Rhum, pour rencontrer, notamment, Fabrice Payen, navigateur handicapé engagé sur l'épreuve.
Publié le 28/10/2022
« C'est magnifique. C'est une très belle sortie avec Pôle emploi. Ça donne l'envie comme l'énergie pour aller au bout de son projet. Souvent, on est un peu bloqué, on ne sait pas comment faire avancer les choses. Là, voir Fabrice (Payen), ça donne la motivation », rayonne Marie-Thérèse Konan, demandeuse d'emploi en situation de handicap et qui rêve de créer son site de vente de pierres. Cette visite sur le village de la Route du Rhum à Saint-Malo a été imaginée par la « Team TH » (travailleurs handicapés), composée des membres du Pôle emploi Rennes Ouest, dirigée par Florence Bouge, et de Cap emploi 35, qui travaillent ensemble sur le lieu unique d'accueil rennais. « Le but est de partager une journée ensemble avec les demandeurs d'emploi, sortir du quotidien. C'est un contexte qui permet d'échanger de manière plus décontractée, moins formelle, notamment sur le regard sur le handicap, visible et invisible. Cela créé du lien. Au-delà du volet inclusion, ce côté humain a plu aux demandeurs d'emploi que nous avons sollicités », livre le conseiller Pôle emploi François Métayer.
« L'envie comme l'énergie pour aller au bout de son projet »
« Le sport et le handicap, c'est possible. L'emploi et le handicap, aussi. Il faut juste contourner les difficultés ! Si le regard des employeurs change, les demandeurs seront plus à même de témoigner leur enthousiasme et leur mobilisation. Et ce sont des gens très mobilisés », complète Anne-Marie Heautte, manager de l'équipe accompagnement sur le bassin rennais de Cap emploi 35. « C'est agréable de rencontrer ses conseillers comme ça. Savoir qu'ils s'intéressent à cette problématique du handicap, c'est réconfortant. Ça permet de prendre conscience que des personnes s'affairent pour montrer que le handicap n'est pas un problème », note l'ancien ambulancier Cyril Rannou , actuellement en recherche d'emploi. D'abord accueillis sur le stand «Embarquons tous vers l'emploi», puis un déjeuner au coffee-shop « Columbus Café & Co », tenu par Chris Chhoeum, dont le projet d'installation a été suivi par l'équipe de Florence Bouge, les demandeurs d'emploi ont vécu un moment très fort. En rencontrant, sur son bateau « Team Vent Debout, face au handicap », le skipper Fabrice Payen, amputé d'une jambe et équipé d'un genou prothétique. Soutenu dans son projet Route du Rhum 2022 par Chéops, le réseau Cap emploi, Pôle emploi et encore le département Ille-et-Vilaine, le Malouin les a accueillis de manière franche.
Les mots forts de Fabrice Payen
« Tu es venu sans ta jambe ? », a-t-il lancé d'entrée, en apercevant David Roullier, victime d'un accident de moto et amputé, comme le marin, d'une jambe. Avec le sourire, les deux hommes ont échangé sur le pont. « De choses toutes simples : sur notre handicap, sur sa façon de faire sur le bateau. C'est impressionnant ! C'est petit, ce n'est pas large, il y a peu de place. Quand on voit comme c'est complexe avec une prothèse... Ça encourage dans sa façon d'être ! Voir d'autres personnes comme nous, on apprend toujours des choses. La volonté que l'on peut avoir quand on est handicapé, c'est dingue », rapporte David Roullier. « Le handicap n'est pas une impasse, appuie le navigateur compétiteur. Il faut que ça serve de modèle pour la vie en société, le travail et tout le reste. L'avoir cloisonné, c'est une grave erreur, une construction historique culturelle en France. Sans aller jusqu'au tout inclusif, il faut trouver le juste milieu, la possibilité pour le handicap d'évoluer facilement dans notre société. ‘La diversité, c'est être invité à la fête, l'inclusion, c'est être invité à danser', m'a récemment confié un ami, c'est exactement mon combat. » « Il ne faut pas s'arrêter au mot handicap : on peut faire beaucoup de choses. Même si on ne nous demande pas de prouver, on veut prouver... Notre force est dans le mental, notre handicap est une force en plus », poursuit la demandeuse d'emploi Laëtitia Kreber.
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