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Quand sport et insertion se mêlent
Au cœur du village départ de la Route du Rhum, à Saint-Malo, le consortium « Embarquons tous vers l'emploi » a organisé, ce lundi 31 octobre, une conférence autour de la manière de valoriser sa pratique sportive, notamment de haut niveau, dans son insertion professionnelle.
Publié le 02/11/2022
« Quand on est en recherche d'emploi, le parallèle avec le parcours du sportif est évident : il faut les mêmes qualités, les mêmes valeurs pour faire face aux défis, comme, par exemple, la confiance en soi, mais aussi la résilience en cas d'échec », expliquait Anthony Jeuland, directeur de la stratégie et des relations extérieures de Pôle emploi Bretagne. Il parlait au nom du dispositif « Embarquons tous vers l'emploi », initiateur de cette matinée faite de prises de paroles.
Durant près de deux heures, sportifs, handisportifs et professionnels de l'accompagnement vers l'emploi se sont succédés sur la scène. Les premiers pour évoquer leurs parcours d'athlètes, mais aussi celui, moins évident, vers l'emploi. La filière sports compte aujourd'hui 350.000 emplois en France, dont 125.000 « sportifs » salariés, mais seulement 11% du total national seulement le sont en CDI. Première sportive à prendre la parole, Sophie Domenech-Vindex, qui a disputé les Jeux Olympiques de Sydney en 2000, est, aujourd'hui, aux ressources humaines à l'APEC. Une reconversion qu'elle n'imaginait pas. « Quand on est en cours de carrière, on ne se rend pas compte à quel point, le sport est révélateur de compétences. J'ai senti une différence entre ma passion - courir - et mon bilan de compétences. Ma première reconversion comme sparring-partner/coach était plus un choix par défaut... Il faut faire la différence entre passion et vocation », a-t-elle avancé.
Une stabilité professionnelle « déclencheur de performance »
Le témoignage de Marie Bolou, 11e aux JO de Tokyo 2021 sur son « laser », a permis de présenter la « Team Athlètes ». Conseillère Pôle emploi, elle veut croire que son job a été, pour elle, un « déclencheur de performance ». « Ça n'avait pas été le cas pour moi, j'étais déjà performant, mais, c'est vrai, je n'ai plus perdu un championnat du monde après être entré à la Banque de France en 1984 », confiait le champion de ski nautique Patrice Martin, l'un des premiers à avoir connu ces dispositifs.
D'autres athlètes ont raconté leurs deux vies : Hervé Tourneux, multiple champion de France handivoile et conseiller Pôle emploi, et Alexandra Nouchet (Team EDF) qui a validé son Master2, tout en poursuivant sa carrière handisportive et professionnelle. Les mots du skipper Fabrice Payen, amputé d'une jambe et équipé d'un genou prothétique, qui guidera son « Team Vent Debout » à partir du 6 novembre vers la Guadeloupe, ont fait mouche. Lui qui a su aller au-delà de son « accident de parcours » pour réaliser un « rêve d'enfant ». « J'étais skipper/plaisancier, le sport faisait mon métier. On m'a déclaré inapte à naviguer... Il m'a fallu me réinventer professionnellement. Avec la course au large, c'est plus engagé, mais c'est un rêve d'enfant que j'ai réalisé. Aujourd'hui, je veux bien être un exemple, mais je ne suis pas un héros », a-t-il indiqué.
Le dispositif « Du stade vers l'emploi » mis en valeur
Au-delà des reconversions des sportifs de haut niveau, le sport peut également un vecteur de... recrutement. Le CFA « Décathlon », développé dans les Hauts-de-France, en partenariat avec l'AFPA (Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes), qui essaime désormais à Toulouse, Rennes et Morlaix, a été présenté. « Cela permet de détecter/sourcer des gens qui ont eu une pratique sportive dans leur vie. On n'a pas besoin d'être un compétiteur mais d'être passionné », précisait Elisabeth Cabresin, de l'AFPA Auray.
Olivier Gauvin, délégué général de l'association Walt (We Are Alternance) a, lui, appuyé sur le besoin du « comment faire découvrir tous les métiers autour du maritime ? Ceux que l'on n'imagine pas : la soudure, la météorologie, la communication... Aujourd'hui, on peut dire à ces sportifs : « Peut-être que tu ne seras pas skipper mais tu pourras vivre de ta passion », livrait le sponsor du bateau « Captain Alternance » et du jeune skipper Keni Piperol (26 ans).
Plusieurs témoins sont venus évoquer le dispositif « Du stade vers l'emploi », qui a connu ses premières dates en Bretagne en octobre. « Cela permet aux entreprises de faire un pas de côté, de ne pas écarter des parcours chaotique. On voit tout ce côté positif du sport transparaître dans le recrutement », expliquait Christelle Méhat, directrice de l'agence Pôle emploi Lanester.
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