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Le Contrat d'Engagement Jeune, pour lever les freins à l'emploi

Le 30 juin, cinq jeunes bénéficiaires du Contrat d'Engagement Jeune sont venus témoigner de leur expérience au siège des missions locales We Ker, à Rennes, en présence de leurs conseillers. L'occasion d'exprimer leur satisfaction et leurs attentes quant à ce dispositif qui leur permet de reprendre confiance en eux et d'élaborer leur projet professionnel.

Publié le  04/07/2022

« Je n'ai jamais travaillé par manque de confiance en moi. Si je me suis d'abord intéressée aux métiers de bouche, mon projet restait flou », confie Kim, 20 ans, bénéficiaire du Contrat d'Engagement Jeune, lancé le 1er mars dernier. Entrée dans le dispositif il y a quatre semaines, elle a déjà pu vivre un premier stage en pâtisserie. « Je salue votre volonté de ne pas abandonner », réagit Ludovic Guillaume, secrétaire général de la Préfecture d'Ille-et-Vilaine. « Et il n'y a rien d'inquiétant, à votre âge, à ne pas savoir quelle voie suivre. L'avouer, c'est même faire preuve d'une grande maturité ». 
Le 30 juin, cinq jeunes bénéficiaires du CEJ sont ainsi venus témoigner de leur expérience au siège de We Ker, à Rennes. Depuis janvier 2022, le réseau de missions locales a accompagné 6881 jeunes, dont 591 dans le cadre du Contrat d'Engagement Jeune depuis mars. L'objectif est de 1428 jeunes pour cette année. Les missions locales et Pôle emploi Bretagne travaillent ensemble sur ce dispositif qui vise à lever les freins à l'emploi, notamment les difficultés périphériques pour y parvenir, telles que le logement, le santé -physique ou psychique -ou l'accès aux diplômes. À We Ker, on note que 46% des jeunes accompagnés par le CEJ sont sans diplôme, contre 36% habituellement. On remarque aussi qu'un peu plus de la moitié d'entre eux sont hébergés par leur famille et 24 % résident en logement précaire. « On est donc bien dans le public cible du CEJ », remarque Philippe Salmon, président de We Ker. 
 

« Je commençais à perdre espoir »

Chaque jeune possède son histoire, avec des problématiques différentes. Après quatre ans en pâtisserie, dont trois en Moselle et un an à Intermarché Les Long-Champs, à Cesson-Sévigné, Stéphane ne se plaisait plus dans son métier, notamment à cause des problèmes de scoliose qu'il subit depuis ses 13 ans. « J'ai alors rencontré Nicolas, mon conseiller à l'agence Pôle emploi de Rennes Nord, qui m'a encadré en CEJ. Alors que je commençais à perdre espoir, j'ai trouvé une annonce pour devenir hôte de caisse avec une RQTH (Reconnaissance Qualité Travailleur Handicapé), un poste incluant de la mise en rayon mais sans charges lourdes. Je commence en août », se réjouit le Lorrain. 
Axel travaillait quant à lui en CDI au Lidl de Guingamp, suite à un CDD étudiant. Mais résidant à Rennes, il a été licencié à cause de la distance. « Nicolas, mon conseiller CEJ, m'a aidé à reprendre confiance en moi et j'ai trouvé un travail à 30 mètres de chez moi, en tant que préparateur de commandes à la Cerp », un grossiste dans la distribution pharmaceutique. 
 

Reprendre confiance en soi

Mouhamadi est arrivé en métropole en 2021, en provenance de Mayotte où avait obtenu un BEP puis un Bac pro électrotechnique. Installé à Rennes depuis janvier 2022, il a intégré le CEJ le 3 juin, et vise une formation pour devenir contrôleur dans les transports en commun ou agent de sécurité ferroviaire. Le jeune homme se réjouit de nombreux points du dispositif : « Si j'ai réussi à prendre la parole aujourd'hui, c'est grâce à différents ateliers, notamment à une activité avec un comédien et metteur en scène. Mon principal souhait, désormais, serait d'obtenir mon permis de conduire pour avoir une situation stable ». Un désir qui pourrait devenir réalité, le CEJ prévoyant une enveloppe budgétaire spécifique et la mise à disposition d'une conseillère dédiée. 
Komi, pour sa part, est arrivé du Togo en 2021. Il a connu We Ker le 26 mars et s'est inscrit à Pôle emploi pour trouver une formation dans la cybersécurité. Après quatre mois de CEJ, il a déniché un entretien pour une formation qualifiante chez Simplon. 
Le jeune homme se montre motivé. « Je ne veux plus le lâcher », témoigne Nordine Al-Hiane, gérant de la société Breizh Phone Services, spécialisée dans la réparation et le conditionnement de matériel informatique, qui a accueilli Komi en stage.« Je prends beaucoup de stagiaires car c'est un passage important pour qu'ils reprennent confiance en eux. L'aide de ma conseillère Pôle emploi pour effectuer les demandes AFPR (Action de Formation Préalable au Recrutement) sont précieuses pour y parvenir », reconnaît-il.
 

« On rencontre plein de talents cachés »

Nicolas, conseiller jeunes depuis plusieurs années à Pôle emploi, se réjouit que le CEJ fonctionne comme « un booster de confiance. On rencontre plein de talents cachés qui méritent d'être mis en avant ». Son homologue de We Ker, Blandine rappelle que c'est avant tout « l'investissement des jeunes qui leur permet d'aller au bout de leur projet ». 
Pour l'instant, les résultats des dispositifs en faveur des jeunes sont au beau fixe. « Depuis un an, en Bretagne, on note une baisse de 28,1 % des demandeurs d'emploi de moins de 26 ans », note Stéphane Bideau, directeur régional adjoint de Pôle emploi Bretagne. Enfin, dernier chiffre incitant à l'optimisme : alors que l'accompagnement du CEJ est prévu pendant 12 mois, voire 18 sous certaines conditions, 20% des jeunes accompagnés en CEJ ont d'ores et déjà retrouvé un emploi au bout de quatre mois.
 

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