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« On travaille pour une filière qui contribue à une société bas carbone »
Dans le cadre de la semaine des métiers du nucléaire, nous avons interviewé Audrey Navon-Gross, chargée de mission innovation au sein du CEA (commissariat à l’énergie atomique). Elle nous présente son parcours et l’environnement dans lequel elle évolue.
Publié le 05/02/2025
Quelles sont les principales étapes qui vous ont conduit à exercer ce poste de chargée d’innovation au CEA ?
Mon histoire avec le CEA remonte à ma 3ème année d’études en Traduction et Communication Interculturelle. J’ai alors effectué un stage au sein de la direction des affaires européennes. En 5ème année, j’ai été embauchée en tant qu’apprentie à l’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires (INSTN, l’Ecole du CEA) puis à l’issue de mon apprentissage à l’Institut International de l’Energie Nucléaire (I2EN). La mission de cet institut est d’accompagner la filière nucléaire française à l’international et d’aider les pays qui souhaitent développer leur parc électro-nucléaire sur le volet formation. Après de premières fonctions liées à la communication internationale, j’ai évolué dans différentes fonctions jusqu’à ce poste d’accompagnement à l’innovation au sein de l’INSTN.
En quoi consiste ce poste ?
Ce poste ne concerne pas l’innovation technologique mais l’innovation pédagogique. Je travaille notamment sur le « knowledge management » c’est-à-dire sur la gestion des connaissances. Compte-tenu de la pyramide des âges de notre filière, des départs en retraite et recrutements massifs prévus, l’enjeu est de capitaliser les connaissances « critiques » pour assurer la transmission des savoirs et éviter ainsi la perte de connaissance entre les anciens et les nouveaux arrivants. Nous élaborons ainsi des cartographies et recueils des connaissances à partir d’entretiens réalisés avec les experts. Ceux-ci sont ensuite retranscrits, capitalisés et diffusés via, par exemple, des livres numériques, des sites internet ou des formations en présentiel ou e-learning.
Quelles sont les spécificités de cet environnement « nucléaire » ?
Je trouve un sens à mon travail. Nous travaillons pour une filière qui contribue à une société bas carbone. Il y a aussi un intérêt pour l’industrie et la recherche. Nous évoluons dans une industrie qui construit des machines extraordinaires et cela revêt une dimension hors du commun. Cela me donne le sentiment de contribuer à la société et à l’avancement des technologies. C’est une mission d’utilité publique et de service public.
On imagine un environnement très masculin ? Qu’en est-il ? Un conseil pour les jeunes femmes qui souhaiteraient s’orienter vers ces métiers ?
Les femmes représentent 24 % dans la filière électronucléaire (chiffres 2022). Elles sont un peu plus représentées dans les autres applications, tel que le nucléaire médical. C’est un environnement dans lequel je me suis sentie tout de suite à l’aise en étant une femme et j’ai été bien accueillie.
Les jeunes femmes qui souhaiteraient s’orienter vers ces métiers peuvent le faire en toute confiance. C’est une filière qui recherche des profils féminins car l’équilibre femmes/hommes dans la profession apporte beaucoup de richesse. Si elles recherchent un métier qui a du sens, ces métiers sont faits pour elles.
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