Inclusion et emploi à domicile : la Fepem s’engage avec le Lab Migration

Pour commencer, pouvez-vous vous présenter ainsi que la Fepem, et nous expliquer en quelques mots le rôle que joue la Fédération dans le secteur de l’emploi à domicile ? 

Je suis Catherine Prady, Vice-Présidente élue de la Fédération des particuliers employeurs en Île-de-France. La Fepem est l’organisation professionnelle qui représente les « particuliers employeurs » : ce sont les personnes privées qui emploient à leur domicile et sans but lucratif un ou plusieurs salarié(s), que ce soit pour la garde d’enfants, l’emploi ménager ou l’assistance de vie auprès de personnes dépendantes ou handicapées.  

Le Lab Migration a été lancé pour répondre à des besoins de recrutement importants dans le secteur de l’emploi à domicile. Pouvez-vous nous en dire plus sur le contexte de sa création ? 

Le Lab Migration est né d’un constat simple : notre secteur fait face à un enjeu majeur de renouvellement des effectifs. D’ici 2030, environ 600 000 postes seront à pourvoir en France, dont près de 125 000 en Île-de-France.  

Pourquoi ? D’une part parce que les besoins vont continuer à croître avec le vieillissement de la population et le souhait quasi général des plus âgés de vieillir au domicile. D'’autre part nos salariés actuels sont en grande partie en fin de carrière et il va donc falloir les remplacer. 

Le Lab Migration s’inscrit dans cette perspective, en construisant des parcours d’accès à l’emploi adaptés pour les publics éloignés du marché du travail, plus précisément les personnes primo-arrivantes. 

La création et la réussite de ce Lab a été rendu possible grâce à la collaboration avec France Travail Île-de-France, ainsi que l’OFII (Office français de l'immigration et de l'intégration), la CAF, la DRIEETS et les associations locales qui nous permettent d’aller au plus près des publics.  

Comment s’organise concrètement l’accompagnement des bénéficiaires, et quels sont les leviers mobilisés pour favoriser leur intégration dans le secteur de l’emploi à domicile ? 

Le Lab Migration a pour ambition d’accompagner des personnes nées à l’étranger à travers un parcours de formation dans le secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile. Ce parcours d’une durée de six mois, repose sur un triptyque essentiel :  

• Les compétences professionnelles, indispensables pour exercer le métier  
• La langue française afin d’assurer une communication fluide entre l’employé et le particulier employeur 
• La citoyenneté, qui permet aux bénéficiaires de mieux comprendre leurs droits, leurs devoirs, et de s’approprier les codes du monde du travail 

Ce modèle permet de lever progressivement les freins à l’emploi et de garantir une formation professionnalisante et certifiante délivrée par un organisme de formation labellisé par IPERIA. 

Y a-t-il un parcours de bénéficiaire qui vous a particulièrement marquée et qui illustre, selon vous, la portée du Lab Migration ? 

Oui, je pense au parcours d’un homme installé en France depuis plusieurs années, qui travaillait initialement dans le secteur du bâtiment. Il a, à un moment de sa vie, accompagné un proche en perte d’autonomie. Cette expérience d’aidant l’a amené à réfléchir à une reconversion et le Lab Migration lui a permis de concrétiser ce projet. 

Comment voyez-vous l’avenir de ce dispositif et plus largement, quelles sont les prochaines priorités pour favoriser une inclusion durable dans le secteur ? 

À l’avenir, notre ambition est d’élargir les critères d’accès au Lab et ainsi de l’ouvrir à un plus large public que les primo-arrivants.  

Cela signifie accueillir tous les publics éloignés de l’emploi et qui disposent de compétences transférables issues de leur vécu personnel ou familial. Il s’agit de faire du secteur de l’emploi à domicile un levier d’inclusion durable pour des personnes qui n’avaient pas forcément envisagé cette voie, mais qui y ont toute leur place.