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Aller vers l’inclusion, avec nos partenaires du réseau pour l’emploi

Avec le soutien de France Travail Île-de-France, Cap Emploi et les Missions Locales unissent leurs efforts pour améliorer l'accès à l'emploi des personnes en situation de handicap et des jeunes. Anne-Cécile Richard, déléguée régionale de Cheops, et Jérôme Boillat, délégué général de l'ARML, partagent leurs missions et les initiatives mises en place pour répondre aux besoins spécifiques de ces publics.

Publié le  03/06/2025

Pouvez-vous vous présenter vous et vos missions brievement ?

Anne-Cécile Richard : Je suis Anne-Cécile Richard, déléguée régionale de Cheops Île-de-France, le réseau qui regroupe les 8 Cap Emploi franciliens. En relais de Chéops national, mon rôle consiste à être en appui aux déploiements des politiques publiques en faveur de l’emploi des bénéficiaires de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés, à représenter les Cap emploi de la région, sur sollicitation à les soutenir dans la territorialisation de leur action, à promouvoir toute dynamique régionale, inter-territoires ou partenariale favorable à l’emploi des personnes en situation de handicap. L’action de Cap emploi est l'accompagnement des personnes en situation de handicap dans leur accès à l'emploi. Cela inclut non seulement le soutien aux demandeurs d'emploi handicapés mais aussi aux employeurs qui souhaitent recruter ces personnes. Nous portons également une mission pour aider les salariés, agents publics et travailleurs indépendants à évoluer professionnellement ou à se reconvertir afin d'éviter des licenciements pour inaptitude ou en raison de leur situation de santé.

Jérôme Boillat :  Je suis Jérôme Boillat, délégué général de l'Association Régionale des Missions Locales (ARML) d'Île-de-France. Mon rôle est d'accompagner les 60 missions locales de la région qui accueillent chaque année plus de 180 000 jeunes. Ces structures sont indépendantes et offrent divers dispositifs comme le Parcours Contractualisé d'Accompagnement vers l'Emploi et l'Autonomie (PACEA) ou le Contrat d'Engagement Jeune (CEJ) pour soutenir ces jeunes dans leur parcours professionnel. Nous travaillons également en partenariat avec d'autres acteurs locaux pour renforcer l'insertion professionnelle des jeunes et les aider à surmonter les obstacles qu'ils peuvent rencontrer.

 

Nous sommes maintenant à plus d’un an de la création du réseau pour l’emploi. Comment celui-ci à changer votre activité ?

Jérôme Boillat : Depuis un an, notre partenariat avec France Travail et Cap Emploi s'est intensifié, renforçant notre collaboration existante dans le service public de l'emploi. Nous avons co-porté le Contrat d'Engagement Jeune (CEJ) avec France Travail, ce qui a nécessité une collaboration accrue entre France Travail et les missions locales pour assurer un suivi efficace des jeunes bénéficiaires. L'expérience des Jeux Olympiques a été particulièrement significative, démontrant notre capacité à travailler ensemble efficacement et à obtenir des résultats concrets.

La création du réseau a amélioré notre capacité à suivre les jeunes, notamment grâce à l'inscription automatique à France Travail des jeunes suivis par les missions locales. Cela a facilité notre coopération avec différentes agences et permis une meilleure coordination dans l'accompagnement des jeunes.

Anne-Cécile Richard : Chez Cap Emploi, nous étions déjà dans une démarche de rapprochement avec France Travail, avec une offre de services dédiée aux personnes en situation de handicap depuis 2020, qui s'est généralisée en 2023. Cette offre vise à répondre aux besoins spécifiques tant des demandeurs d'emploi que des employeurs souhaitant recruter ces personnes. Avec la loi pour le plein emploi, nous avons dû adapter nos services tout en capitalisant sur nos expériences passées pour anticiper les défis futurs.

 

Quels sont les principaux besoins en accompagnement que vous avez identifiés chez les bénéficiaires de vos programmes ?

Anne-Cécile Richard : En Île-de-France, nous avons environ 60 à 70 000 demandeurs d’emploi bénéficiaires de l’obligation d’emploi issue de la loi handicap qui nécessitent souvent un reclassement ou un repositionnement professionnel; il s’agit souvent de personnes âgées de 40 ans et plus, souvent confrontées à la survenance d'un handicap au cours de leur vie professionnelle et devant envisager une reconversion professionnelle.

Nous travaillons sur la remobilisation professionnelle en tenant compte de la santé individuelle et en explorant les opportunités d'emploi disponibles. Nous utilisons divers outils comme l'immersion professionnelle pour aider nos bénéficiaires à se projeter dans un nouveau projet professionnel ou à préparer une entrée en formation. L'accompagnement inclut une évaluation approfondie pour proposer des mesures et aides adaptées, qu'il s'agisse d'aménagements matériels ou organisationnels au poste de travail.

Nous accompagnons également les employeurs et leurs collectifs avec des actions de sensibilisations qui aident l’intégration du travailleur handicapé au sein de l’entreprise.

Jérôme Boillat : Pour nous, il est crucial d'adopter une approche globale qui prend en compte tous les freins potentiels à l'insertion professionnelle des jeunes. Les missions locales doivent répondre aux besoins variés allant de la mobilité à la santé ou encore aux droits administratifs avant même qu'un jeune n'entre en formation ou ne trouve un emploi.

Nous travaillons également avec les entreprises pour valoriser certains métiers qui souffrent parfois d'une mauvaise image auprès des jeunes. Des mises en situation sont organisées pour permettre aux jeunes de découvrir ces réalités professionnelles.

 

En 2025, la discrimination et stéréotypes sont-elles toujours d’actualité pour l’accès à l’emploi de vos publics ? Si oui, comment vos équipes arrivent à gérer ces obstacles ?

Jérôme Boillat : Malheureusement, la discrimination reste un obstacle majeur pour nos publics. Elle peut se manifester sous différentes formes liées à l'origine sociale ou géographique des individus que nous accompagnons. Nous avons encore beaucoup de travail devant nous pour lutter contre ces discriminations qui bloquent certains parcours professionnels.

Nous formons nos conseillers afin qu'ils soient mieux équipés pour gérer ces situations délicates. Un séminaire dédié à la lutte contre les discriminations est prévu afin d'apporter des outils concrets permettant un meilleur accompagnement.

Anne-Cécile Richard : Pour notre part, nous agissons dans le cadre légal qui impose aux entreprises d'employer au moins 6 % de travailleurs handicapés. Cela constitue une forme de discrimination positive qui permet d'accéder plus facilement aux services dédiés aux personnes handicapées.

Il est essentiel que nous travaillions sur la perception que peuvent avoir certains employeurs vis-à-vis du recrutement de personnes handicapées. Notre objectif est d'établir un climat de confiance tant avec nos bénéficiaires qu'avec les employeurs afin que le processus de recrutement soit fluide et positif.

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